À 19 ans, Laurine Marié n’attend pas qu’on lui explique le monde professionnel. Elle le cartographie elle-même. Étudiante en BTS, elle vient de publier un livret « Des industries de la Guadeloupe » à destination des lycéens. Une initiative qui témoigne des aspirations d’une génération en quête de repères… et de concret.
Constatant que de nombreux étudiants partaient étudier ou travailler dans l’Hexagone sans envisager de retour, Laurine Marié a voulu renverser la tendance et démontrer que la Guadeloupe regorge de secteurs porteurs et dynamiques, souvent méconnus des jeunes.
À seulement 19 ans, cette jeune étudiante en première année de BTS Commerce international, mène de front un projet ambitieux : la création d’un livret destiné aux lycéens de terminale, qui recense les industries guadeloupéennes. L’objectif est de sensibiliser la jeunesse aux opportunités professionnelles de leur territoire et contribuer à endiguer l’exode des jeunes talents.
Un projet soutenu par l'Europe
C’est grâce au programme européen You4EU, destiné à encourager les projets citoyens portés par des jeunes en Europe, que Laurine a pu concrétiser son idée. Le programme lui a permis de financer une partie du projet, tout en assurant un accompagnement structuré avec des bilans réguliers à chaque trimestre, un suivi des étapes clés, et une évaluation de l'impact du livret.
Une méthode de travail rigoureuse
Laurine a piloté son projet de bout en bout, avec rigueur durant six mois. Elle a d’abord identifié 14 industries locales représentatives des filières clés en Guadeloupe – de l’agroalimentaire à l’énergie – avant de se lancer dans un important travail de terrain : prises de contact avec les entreprises, visites de sites, interviews et collecte de photos. Accompagnée d’un infographiste, elle a ensuite conçu un livret à la fois attractif, pédagogique et adapté à un public lycéen. Grâce au soutien du rectorat, le livret a été distribué dans les lycées de l’académie.
Le résultat : un document de 36 pages, salué par les chefs d’entreprises et les enseignants. Il propose une présentation claire des entreprises et les contacts utiles pour favoriser des stages ou des candidatures.
Si Laurine prévoit de poursuivre ses études hors du territoire, elle n’oublie pas son île : elle envisage déjà une mise à jour annuelle du livret et espère que son initiative inspirera d’autres jeunes à s’investir pour leur territoire.
EG
