Vers un avenir bio-inspiré à Mayotte, une conférence inédite à la technopole a exploré mercredi comment la nature peut guider l’aménagement urbain. L'EPFAM et le CEEBIOS s’allient pour repenser l’habitat face aux défis climatiques, en s'inspirant des écosystèmes vivants. Deux sites pilotes, Coconi-Ouangani et Kahani, serviront de test. Précisions avec notre partenaire France-Mayotte Matin.
Ce mercredi, à la technopole de Mayotte, L’Établissement Public Foncier et d'Aménagement de Mayotte (EPFAM), en partenariat avec le Centre d'Études et d'Expertises National en Biomimétisme (CEEBIOS), a organisé une conférence sur l’eau et le territoire intitulée : "Vers des approches bio-inspirées pour des habitats résilients". Durant toute la matinée, divers acteurs qui collaborent sur les projets de l’EPFAM se sont réunis afin d’échanger sur cette thématique. Il s’agit en fait de s’inspirer "des stratégies du vivant que l’on retrouve dans les écosystèmes ou dans les espèces pour trouver des solutions nouvelles aux enjeux auxquels l’humanité est confrontée", explique Olivier Massicot de CEEBIOS. Pour l’EPFAM, ac- compagné de CEEBIOS, l’objectif est de repenser l’aménagement urbain du territoire en s’inspirant des mécanismes de la nature. Pour le moment, ils sont en phase de recherche et de développement. Deux sites ont déjà été identifiés afin de servir de projets pilotes : les futures ZAC de Coconi-Ouangani et de Kahani. Le changement climatique impose de revoir la façon d’aménager un territoire, mais le constat est qu’il est difficile de changer les pratiques et les habitudes. C’est une nouvelle façon de penser qu’il faut adopter.
Une des problématiques les plus cruciales à Mayotte reste la gestion de la ressource en eau, essentielle pour répondre aux besoins croissants du territoire. Les deux ZAC retenues, Coconi-Ouangani et Kahani, devront relever le défi d’imiter le fonctionnement d’une forêt, notamment en recréant un système de captation d’eau atmosphérique inspiré de la nature. En s’appuyant sur le biomimétisme, ces projets visent à préserver la santé des écosystèmes locaux tout en proposant des solutions innovantes et durables pour l’aménagement urbain. Cette démarche pourrait améliorer la résilience face aux changements climatiques.
La thématique n’est pas nouvelle, mais elle reste pourtant récente à Mayotte. Pour le directeur de l’EPFAM, Yves Michel Daunar, « on est sur la bonne voie. Une certitude, il s’agit d’un projet ambitieux et pertinent qui suscite beaucoup d’intérêt de la part d’acteurs de différents secteurs, qui souhaitent que tout le monde soit impliqué dans cette réflexion. Une dizaine de réunions sur le sujet est prévue pour 2025.
Par France-Mayotte Matin