Un mois après le cyclone Chido, Mayotte affronte la tempête tropicale Dikeledi

©Mayotte Hebdo

Un mois après le cyclone Chido, Mayotte affronte la tempête tropicale Dikeledi

Placée sous alerte rouge depuis samedi 22h, Mayotte affronte ce dimanche la tempête tropicale Dikeledi, moins d'un mois après le passage dévastateur du cyclone Chido.

Les 320 000 habitants du département le plus pauvre de France ont été invités à se mettre à l'abri « dans une habitation solide » ou dans un des 79 centres d'hébergement d'urgence (écoles, MJC, mosquées...) mis en place dans toutes les communes de l'archipel. La population a été appelée à constituer des stocks d'eau et de nourriture pour « tenir le temps du cyclone », a exhorté la préfecture. Durant toute la durée de l'alerte, toute circulation est interdite hormis pour les secours et les personnes autorisées.

Après avoir atteint la côte nord-est de Madagascar samedi après-midi, le cyclone a commencé à s'affaiblir pour être rétrogradé au stade de forte tempête tropicale, avec des rafales de vent pouvant atteindre sur mer les 130 km/h, selon Météo-France. « En termes d'impacts, la province d'Antsiranana à Madagascar a subi les conditions les plus intenses ces dernières heures », mais les vents et les pluies intenses « devraient progressivement diminuer » et les conditions « s'améliorer en cours de matinée », précise Météo-France.

Après Madagascar, le centre de Dikeledi passera à environ 100 km au sud de Mayotte (peut-être moins) au stade de tempête tropicale dimanche après-midi avant d'être de nouveau classé cyclone tropical lundi en cours de journée. « Par la suite, il va continuer de s'intensifier en atteignant possiblement le stade de cyclone tropical intense en effectuant un virage vers le sud puis le sud-est en début de semaine prochaine, plus ou moins proches des côtes africaines ou malgaches », précise Météo-France dans son dernier bulletin.

Sur les Comores, de fortes pluies sont attendues dans la journée et sur le Mozambique, « même si la tendance est à un virage du système un peu plus au centre du canal, c'est un système mature qui pourrait s'approcher des côtes de la province de Nampula » lundi, selon Météo-France. Fortes pluies, vents forts et état de mer dangereux avec des submersions marines sont ainsi « possibles ».

A Mayotte, la « dégradation pluvieuse et venteuse » débute. Des conditions pouvant générer crues soudaines, inondations et glissements de terrain. Des rafales pouvant atteindre 80 à 90 km/h sont « possibles », notamment sur la partie sud de l'île. Un état de mer dangereux, notamment sur le lagon ouest, pourrait aussi accompagner cette dégradation avec un risque de submersion marine. Le trafic des barges (ferrys locaux) a été mis à l'arrêt depuis samedi 19h locales. L'aéroport international Marcel-Henry a fermé ses portes à 16h samedi, et ce jusqu'à nouvel ordre.

645 personnels de la Sécurité civile mobilisés

Quelque 645 personnels de la Sécurité civile sont pré-positionnés dans des lieux stratégiques de l'archipel pour intervenir le plus rapidement possible à l'issue de l'alerte cyclonique afin de « porter secours, évaluer les dégâts et assister les populations », a indiqué la Sécurité civile. Le ministre des Outre-Mer Manuel Valls a assuré que « rien n'(était) laissé au hasard » pour assurer la sécurité des Mahorais. 

« On est très inquiet vu ce qui s'est passé la première fois », a cependant confié samedi Ali Ahmed, un habitant de Mamoudzou, à une correspondante de l'AFP sur place. Des images diffusées sur la chaîne TV Mayotte-La 1ère montraient des familles se ravitaillant dans les magasins, notamment en packs d'eau. « On s'assure d'avoir tout à la maison », a expliqué samedi après-midi Mohamed à la correspondante de l'AFP, avant d'être confiné. Chido a causé des dommages colossaux faisant au moins 39 morts et plus de 5 600 blessés, détruisant de très nombreuses habitations précaires et en dur du 101e département.

Les cyclones se développent habituellement dans l'océan Indien et le Pacifique sud de novembre à mars. Cette année, les eaux de surface sont proches de 30°C dans la zone, ce qui fournit plus d'énergie aux tempêtes, un phénomène de réchauffement climatique observé également cet automne dans l'Atlantique nord et le Pacifique.

Avec AFP