Jeudi deux morts et un blessé, vendredi un mort et deux blessés : en moins de 48 heures, Saint-Martin a été endeuillé par deux fusillades, a déploré le procureur de la République de Basse-Terre Xavier Sicot, inquiet de la prolifération des armes à feu sur ce petit territoire d'Outre-mer de 90 km2.

Vendredi vers 22h, la fusillade a eu lieu à Grand Case, une zone touristique prisée pour sa gastronomie. La rue principale, piétonne, était pourtant particulièrement surveillée par les forces de l'ordre après l'agression dans la nuit du 5 au 6 janvier d'un touriste américain, blessé par balle alors qu'il sortait d'un restaurant.

D'après le procureur, « une première victime aurait été grièvement blessée par arme à feu » avant de succomber dans la nuit. Deux autres personnes ont été blessées un peu plus tard dans la soirée, mais le parquet confirme qu'il s'agit « d'un même épisode » (affaires connexes). Une enquête en flagrance a été ouverte pour meurtre en bande organisée et tentatives de meurtre en bande organisée.

Inquiétude sur les armes à feu

La veille, une autre fusillade avait éclaté vers midi à Quartier d'Orléans, un quartier populaire de Saint-Martin, faisant deux morts et un blessé. « Une enquête en flagrance a été ouverte pour meurtre en bande organisée, association de malfaiteurs, détention d'armes et munitions catégorie A et B », a précisé Xavier Sicot qui s'est dessaisi du dossier au profit de la Juridiction interrégionale spécialisée de Fort-de-France.

Le magistrat a dit s'alarmer de la « présence d'armes à feu de catégorie B et A sur le territoire et des drames irréversibles » qui en résultent, soulignant que le parquet serait « très ferme sur la détention et l'usage d'armes ». Après le vol à main armée commis sur le touriste américain début janvier, deux individus ont été interpellés, déférés en Guadeloupe et placés en détention provisoire. L'un d'eux est mineur.

Avec AFP