Mayotte : « Un rideau de fer » maritime qui se mettrait déjà en place

Des drones pouvant être utilisés en mer, comme ceux de la société Diodon, pourraient rejoindre l’arsenal de la police aux frontières mahoraise. Ils auraient déjà été expérimentés à Mayotte, en 2023. © Compte X-Diodon

Mayotte : « Un rideau de fer » maritime qui se mettrait déjà en place

Parmi les dernières annonces de Gérald Darmanin, « un rideau de fer » maritime serait mis autour de Mayotte pour endiguer l’immigration clandestine. Selon les informations de notre partenaire Mayotte Hebdo et celles du média L’Informé, il est même déjà testé. Détails avec nos confrères.

 

Il l’a promis, dès que « le rideau de fer » maritime se mettra en place, François-Xavier Bieuville le présentera aux médias. « On commence à avoir l’armature », a indiqué prudemment le nouveau préfet de Mayotte, ce mardi matin. En réalité, il est même déjà en expérimentation par la police aux frontières et sous l’égide de Frédéric Sautron, le sous-préfet à la lutte contre l’immigration clandestine. Pendant l’opération Wuambushu, en marge de la présentation de nouveaux intercepteurs, le 5 mai 2023, le même sous-préfet avait laissé entendre qu’il s’intéressait à de nouvelles technologies pour détecter plus tôt les kwassa-kwassa avant qu’ils ne réussissent à « beacher ». Car selon les derniers (rares) chiffres sur l’immigration clandestine, 29% des embarcations détectées par les forces de l’ordre arrivaient quand même à atteindre les plages (données de l’opération Shikandra du 1er janvier au 30 septembre 2023).

Mayotte Hebdo a eu la confirmation récemment que des nouvelles technologies étaient testées aux abords des côtes, notamment des drones de surveillance, sans avoir les détails. Dans un article daté du 7 mars pour le média en ligne L’Informé, le journaliste Antoine Hasday annonce le nom d’entreprises spécialisées dans la défense susceptibles de répondre aux appels à projet pour Mayotte et qui ont eu le droit à quelques tests au-delà du lagon. La société toulousaine Diodon, par exemple, en ferait partie. Ses drones à structure gonflable, qui peuvent donc se poser sur l’eau, auraient été testés dans les eaux mahoraises « début 2023 » selon l’article. D’autre matériel incluant des bouées « équipées de capteurs de détection acoustique » ferait partie de l’arsenal déployé, tout comme « des caméras mobiles de surveillance terrestre, autonomes en énergie et capables de détecter les mouvements de véhicules et de personnes, mais aussi sur les jumelles de vision nocturne adaptées à l’environnement maritime et tropical ».

Et la Marine  ?

Lors d’un déjeuner avec la presse, Gérald Darmanin avait ajouté que le rideau de fer comprendrait une collaboration avec l’armée, un navire aux abords des eaux territoriales devant dissuader les bateaux, notamment ceux transportant des migrants d’Afrique continentale, d’approcher des côtes. Le ministre de l’Intérieur et des Outremer s’est également engagé à remplacer les radars vieillissants.

Autre information donnée par L’Informé, « un centre de commandement et de contrôle (C2) dédié à la surveillance maritime » sera déployé. Des grands noms du secteur (CS Group, Nexeya, Capgemini, Atos, Airbus et Thales) figurent sur la liste des possibles fournisseurs.


Par Alexis Duclos pour Mayotte Hebdo