Inquiet par le projet de futur aéroport et la mobilisation annoncée de 300 hectares de terres agricoles, le monde agricole du nord a échangé avec la ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou. L’État et le Département affichent leur volonté d’accompagner le secteur, notamment par des engagements formalisés. Explications de notre partenaire France Mayotte Matin.
« On peut faire du développement économique et avoir une véritable ambition pour les agriculteurs », explique la ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, lors de son déplacement dans la pépinière du président de la CAPAM, qui voit dans la présence de la ministre « un signe fort ».
Avec le projet de construction du futur aéroport de Mayotte, le secteur agricole s’inquiète de la mobilisation des 300 hectares de terres agricoles nécessaires au chantier. Pour de nombreux agriculteurs du nord, c’est un certain flou qui se profile à l’horizon, mais la ministre s’est voulue rassurante.
« C’est l’occasion de renforcer le secteur agricole, plusieurs options sont mises sur la table. Nous allons regarder ce que nous pouvons faire pour aller encore plus loin et développer davantage le secteur agricole à Mayotte », précise-t-elle, en indiquant que « nous sommes fiers de l’agriculture à Mayotte ». De son côté, le président du Département, Ben Issa Ousseni, a indiqué que « le Conseil départemental se met du côté de l’État pour un accompagnement en matière de foncier et de dédommagement ».
Cette rencontre a été marquée par la signature d’une convention liée au projet d’aéroport en Grande-Terre. Le document prévoit la mise en place d’un comité de suivi des mesures agricoles ainsi que l’adoption d’une charte d’engagement des acteurs locaux.
L’accord a été signé par la ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, le président du Département, Ben Issa Ousseni, et des représentants du monde agricole, avec l’objectif d’assurer une concertation durable et un suivi des engagements pris dans le cadre du projet. Pour le monde agricole, il s’agit d’une « première pierre », saluée comme positive, mais les représentants ont également souligné que « l’on sera vigilant ». Ce à quoi la ministre a répondu : « Vous pouvez compter sur moi. »
Les agriculteurs du nord se sont dits satisfaits des échanges, tout en profitant de la rencontre pour faire remonter d’autres difficultés à la ministre. Ils ont notamment évoqué la question des vols, la convergence sociale, ainsi que la régularisation des agriculteurs dépourvus de titre de séjour, soulignant qu’il s’agit d’une main-d’œuvre importante pour le secteur agricole à Mayotte.
Le chemin reste long pour que le secteur agricole progresse vers une plus grande capacité de production locale et de résilience alimentaire, mais un premier pas a été franchi. Reste à voir, dans le temps, si cette base de travail se traduira par des actions concrètes.
Anthony Maltret pour France Mayotte Matin























