Cette année, les premières observations de baleines à bosse à Mayotte ont été rapportées durant la deuxième semaine d’août. Le Parc naturel marin de l’archipel et l’Office français de la biodiversité ont tenu à rappeler les règles de bonne conduite pour les approcher tout en respectant leur tranquillité
Selon le Parc naturel marin, Mayotte représente une authentique « terre d’accueil » pour les baleines à bosse, qui y sont généralement de passage des mois de juillet à novembre. « Les eaux du large sont fréquentées par les baleines en recherche d’accouplement, tandis que le lagon, large et peu profond, offre des conditions environnementales idéales aux mères qui mettent bas et élèvent les nouveau-nés. Les baleines ont besoin de tranquillité pour se reproduire et allaiter. Les baleineaux doivent prendre le maximum de forces pour affronter leur premier voyage vers l’Antarctique à la fin de l’hiver austral », précise l’institution.
Le lagon de l’archipel est un site remarquable pour la conservation de l’espèce : « 60% des groupes de baleines rencontrés à Mayotte sont composés de mères et baleineaux contre 20% au niveau mondial », affirme le Parc naturel marin. Certaines années, les baleines à bosse déferlent en grand nombre dans les eaux mahoraises, et beaucoup de personnes tentent de les approcher. Si l’observation de ces mammifères participe au développement du tourisme et à la sensibilisation au respect de l’environnement, cette activité peut également être source de dérangement et « avoir des conséquences négatives sur les animaux : diminution de la reproduction, de l’alimentation, augmentation des dépenses énergétiques... »
.jpg)
C’est pourquoi le Parc naturel marin de Mayotte et l’Office français de la biodiversité (OFB) ont développé une approche encadrée des baleines, en conformité avec la réglementation nationale qui interdit la perturbation intentionnelle, comprenant la poursuite ou le harcèlement des animaux. « Depuis le 1er janvier 2021, il est plus précisément interdit d’approcher les mammifères marins à moins de 100m dans les eaux mahoraises, ainsi que dans toutes les aires marines protégées françaises », indiquent ces organismes. Autres exemples de recommandations : arriver par les 3/4 arrières et suivre les animaux en parallèle de leur trajectoire, débrayer son moteur si un mammifère marin survient, limiter son observation à 30 minutes, choisir un opérateur labellisé pour les sorties en mer, etc.
Par ailleurs, le Parc naturel marin et l’OFB ont créé le réseau de sciences participatives TsiÔno, qui collecte des données et observations du public sur les espèces marines de Mayotte et les baleines à bosse pour tenter d’estimer le nombre d’individus qui passent chaque année, et les zones du lagon les plus fréquentées. Il essaie également de référencer chaque baleine, reconnaissable notamment aux nageoires dorsales, pour savoir si certaines sont présentes d’une année à l’autre. Outre le site Internet tsiono.fr, il existe une application mobile TsiÔno disponible sur Android ou IOS.
Le saviez-vous ? Les baleines, comme les dugongs et les dauphins, sont des mammifères. Elles portent leurs petits pendant 12 mois, mettent bas et allaitent. La femelle a un seul petit à la fois tous les trois ans et donne naissance à 10 à 15 petits dans sa vie : 50% des jeunes atteignent l’âge de un an, ce qui représente un fort taux de survie. La baleine à bosse se nourrit de krill et de petits poissons, dans les eaux froides de l’Antarctique pour constituer les réserves de graisse nécessaires pour effectuer sa grande migration annuelle vers des eaux plus chaudes, favorables à sa reproduction. |
PM