Dans le cadre des élections cantonales, les associations Mayotte Nature Environnement (MNE), les Naturalistes, NAYMA, Oulanga na Nyamba, la Régie des Territoires Maecha Espoir, la Régie des Territoires de Tsingoni (RTT), Tifaki hazi et Yes We Canette (YWS) ont choisi de se rassembler et d’élaborer une charte d’engagement en faveur de l’environnement à destination des candidats aux élections départementales de Mayotte. Explications avec notre partenaire France Mayotte Matin.
Cette charte doit permettre de remettre « la nature de Mayotte » au premier plan, « L’île possède des milieux naturels riches et variés, uniques au monde. Mais aujourd’hui, de multiples pressions s’y exercent en lien avec les activités humaines, exacerbées par l’insularité et l’étroitesse du territoire. »
Cette charte est séparée en 4 axes, les élus qui font le choix de la signer doivent s’engager à mettre en place certaines actions pour l’environnement. L’axe 1 vise à : Conduire des politiques écologiquement responsables, « Une politique durable exige de maîtriser les impacts de nos activités humaines sur l’environnement et d’agir en solidarité, avec les acteurs présents et au-delà, avec les autres pays. » Pour le respecter, l’élu doit s’engager à présenter en début de mandat un plan d’action écologique et faire un bilan de celui-ci à la fin de son mandat, faire de l’environnement un axe de développement économique et faire de Mayotte un territoire d’innovation en la matière, augmenter l’enveloppe budgétaire allouée à l’environnement et au développement durable (en étant transparent sur le budget), s’engager dans tous les projets dans une démarche durable exemplaire et en dernier s’appuyer sur la future Agence Régionale de la Biodiversité (ARB) pour instaurer des dynamiques constructives entre secteurs privés, publics et associatifs.
Ensuite, l’axe 2 pose le principe de : Préserver la biodiversité, « Mayotte est un territoire riche de biodiversité. Mais comme pour la plupart des DOM-TOM, l’insularité et les forts taux d’endémisme augmentent le risque de disparitions des espèces. » L’élu doit s’engager à travailler en coopération pour faire de la biodiversité mahoraise une richesse et limiter les impacts sur la biodiversité, s’engager dans une ARB, solide et fonctionnelle au service de la diversité biologique et des acteurs de l’environnement, mener des politiques de restauration des écosystèmes dégradés et menacés, faire appliquer les mesures établies pour protéger les espèces en danger et développer les programmes éducatifs et de communication sur le terrain.
L’axe 3 quant à lui repose sur : la lutte contre la prolifération des déchets, « Les déchets sont omniprésents à Mayotte. Ils ont des impacts sur la qualité physicochimique des eaux, agissent sur le taux de mortalité de certaines espèces, nuisent à l’image et au développement touristique de l’île. » Pour cet axe, l’élu doit travailler en étroite collaboration avec les organismes compétents, soutenir les politiques contre les plastiques à usage unique, développer les ressourceries ou tout projet facilitant le recyclage et engager le retour de la consigne, agir sur les octrois de mer pour surtaxer les produits non recyclables et détaxer les produits écoresponsables, financer une campagne de communication de grande envergure, pour la lutte des déchets et faciliter l’insertion sur le territoire des éco-organismes compétents en matière de recyclage, les soutenir et les aider dans leurs démarches.
Et enfin l’axe 4 ambitionne d’ améliorer la gestion des milieux naturels et lutter contre le réchauffement climatique, « Les mauvaises gestions, pratiques et usages des milieux naturels conduisent à l’amenuisement des ressources. Combinés à la croissance galopante de la démographie, aux nouvelles habitudes de consommation et aux fortes pollutions, les pressions sur les milieux naturels sont décuplées. » Pour ce dernier axe, les élus ayant signé la charte doivent s’engager à assurer une gestion du domaine public fluvial exemplaire pour une eau en qualité et en quantité dans nos rivières, renforcer les dispositifs de police de l’environnement, sur les terrains du conseil départemental et récompenser les bonnes pratiques, favoriser les activités agricoles conciliant biodiversité, apport en eau de qualité et lutte contre l’érosion développer le recours aux énergies renouvelables les mieux adaptées aux territoires et limiter les modes de transport polluant et développer les mobilités alternatives.
Thomas Paraud