Le paludisme est endémique dans plusieurs pays de la sous-région de l’océan Indien (Madagascar et Union des Comores) ainsi que dans des zones d’échanges (Afrique, Asie). Alors que celui-ci était en passe de disparaître à Mayotte, les mouvements de population maintiennent la maladie présente sur l'île.
Après un affaiblissement des efforts de lutte contre le paludisme entre 1990 et 2000, la réorganisation des services depuis 2002 a permis de réduire fortement le nombre de cas acquis localement passant de 294 cas en 2007 à seulement 1 cas en 2015. En 2014, l’OMS a déclaré́ que Mayotte était officiellement entrée dans la phase d’élimination 600 du paludisme. En 2016 cependant, une recrudescence inquiétante des cas autochtones (18 cas) a été observée et s’est poursuivie en 2017 (9 cas). Depuis, la transmission autochtone a fortement diminué (3 cas en 2018). En effet, malgré́ l'augmentation du nombre de cas de paludisme déclaré́ en 2019 (54 cas), seuls 4 ont été acquis localement, la grande majorité́ étant importée. Depuis juillet 2020, aucun cas acquis localement n’a été enregistré à Mayotte. De janvier 2021 à juillet 2023, 72 cas de paludisme importé ont été déclarés à Mayotte dont 19 en 2021, 34 en 2022 et 19 au premier semestre de 2023. Parmi les 19 100 cas déclarés au premier semestre de 2023, 9 ont été importés des Comores et 10 des pays de l’Afrique de l’Est, dont la Somalie (6 cas en mai 2023).
Donc Santé Publique France se montre rassurante sur la présence du paludisme dans notre département cependant la vigilance est de mise surtout à l'occasion des déplacements dans les îles voisines où la maladie est beaucoup plus présente que chez nous 2 méthodes sont recommandées en cas de déplacement : des médicaments mais aussi les répulsifs anti-moustiques.
En cas de piqûre par une femelle moustique infectée, les premiers symptômes se déclareront chez le malade dans un délai de 3 mois. Pour mémoire, le paludisme est une maladie dont la déclaration est obligatoire par le professionnel de santé qui la détecte après la réalisation de tests appropriés. La maladie est à prendre au sérieux, elle reste quand même l'une des premières causes de mortalité en Afrique par exemple. Les migrations notamment en provenance des pays d'Afrique des Grands Lacs challengent la disparition de la maladie de notre département qui avait pourtant été acquise avant 2019. Les autorités sanitaires mahoraises poursuivent la surveillance pour prévenir tout développement du palu sur notre île.
Par Anne-Constance Onghéna et Santé Publique France pour France-Mayotte Matin