La Réunion : des centaines de moustiques stériles lâchés dans la nature pour lutter contre le chikungunya à Saint-Joseph

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La Réunion : des centaines de moustiques stériles lâchés dans la nature pour lutter contre le chikungunya à Saint-Joseph

Après de multiples tests, le projet OPTIS est lancé. Il s’agit de la phase opérationnelle de la Technique de l’Insecte Stérile, pour lutter contre les moustiques vecteurs de maladies, chikungunya ou dengue. Des centaines de moustiques ont été lâchés à Saint-Joseph ce mardi. Les lâchers effectués chaque semaine vont s’étaler jusqu’à février 2027. Précisions avec notre partenaire Linfo.re.


Vous ne les verrez pas forcément et pourtant ils sont désormais bien présents dans le ciel de Saint-Joseph. Ce mardi, des centaines de moustiques stériles ont été lâchés dans la nature. L’objectif est de faire reculer le chikungunya. Après un premier lâché à titre officiel il y a quelques semaines, celui-ci s’inscrit désormais dans la continuité du programme qui entre dans sa phase de déploiement.

Le principe est simple, ces moustiques rendus stériles par irradiation en étant imprégnés par un larvicide, vont s’accoupler avec des moustiques sauvages qui ne pourront plus se reproduire. "Les mâles stériles lâchés dans leur environnement vont s’accoupler avec les femelles, les stériliser. Ces femelles pondront des œufs qui n’écloront jamais. Au fur et à mesure on diminue les populations de moustiques dans les endroits où on lâche des mâles stériles", explique Frédéric Simard, chercheur à l’institut de recherche pour le développement (IRD).

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"Autrefois c’était géré en pulvérisant en des insecticides puissants. Au bout de quelques dizaines d’années, on s’aperçoit qu’il y a des traces de ces insecticides dans la population. L’idée c’est de faire aussi bien avec des techniques qui ne soient pas toxiques pour la population", ajoute Jean-Cyrille Bagaillier, directeur adjoint du Cirad Réunion.

Un projet issu de plus de 10 ans de recherche en lutte antivectorielle, la municipalité de Saint-Joseph s’en réjouit. La commune fait partie des plus touchées de l’île depuis le retour du chikungunya. "Les moustiques et le chikungunya ne s’attaquent plus seulement à La Réunion, mais aussi au continent. C’est vraiment une cause sanitaire globale, qu’il faut appréhender et prendre à bras le corps et je pense qu’aujourd’hui on l’a fait", estime Patrick Lebreton, maire de Saint-Joseph.

Un premier bilan sera réalisé dans les mois à venir pour mesurer l’efficacité de cette opération. Pendant 6 mois, 60 000 moustiques mâles stériles vont être lâchés chaque semaine dans une zone pilote couvrant 60 hectares à Langevin.


Par Linfo.re