Mayotte : L’Agence Régionale de Santé lance la campagne de vaccination des écoliers et des collégiens

© ARS Mayotte

Mayotte : L’Agence Régionale de Santé lance la campagne de vaccination des écoliers et des collégiens

La couverture vaccinale des écoliers et des collégiens n’est pas bonne à Mayotte et il y a aujourd’hui urgence à remédier à la situation. Pour ce faire, l’ARS vient de lancer une vaste campagne de vaccination des enfants qui s’étalera sur plusieurs mois. Un sujet de notre partenaire France-Mayotte Matin.

 Ce n’est malheureusement pas un scoop, à Mayotte, les taux de couvertures des vaccins recommandés ne sont pas bons, ils sont catastrophiques et ce, dès l’âge 6 ans. Qui plus est, selon l’ARS, la mise en évidence de cas, parfois mortels, de diphtérie ou de tétanos a augmenté sur le territoire alors que ces maladies ont disparu depuis de nombreuses années ailleurs en France. L'urgence à opérer un rattrapage vaccinal rapide et massif a ainsi conduit l’ARS à organiser une grande campagne de rattrapage vaccinal en milieu scolaire qui a débuté hier. “Il n’y a pas de problème à Mayotte sur l’adhésion de la population à la vaccination. Il faut en revanche faire de la pédagogie et expliquer quel type de vaccins, le rappel, on l’a bien vu avec la covid” détaille Olivier Brahic le directeur de l’ARS qui était présent sur place au collège K1 de Kawéni où a débuté la campagne. 

Il s’agit à ce titre pour lui “d’une opération majeure de santé publique à Mayotte qui vise à assurer le rattrapage vaccinal de l’ensemble des écoliers et des collégiens. Pourquoi ? Parce qu’au mois de juin dernier j’ai eu des chiffres très mauvais quant à la couverture vaccinale des jeunes. Concrètement, nous n’avons pas assez d’enfants vaccinés, ce qui pose problème pour leur protection individuelle mais aussi pour la protection des habitants de l’île en général. J’ai donc décidé de mettre en place cette opération avec l’aide du rectorat, de l’association des maires, et la réserve sanitaire qui vient nous aider. L’objectif est de proposer cette vaccination à la fois à l’ensemble des écoles et des collèges” détaille Olivier Brahic. 

Il y aura ainsi deux séquences. Le prochain trimestre se consacrera aux collèges et à la rentrée en août prochain, ce sera au tour des écoles. Mais avant de lancer l’opération, une phase de tests avait été mise en place en novembre dernier ce qui a permis de lisser les éléments organisationnels et de constater une très bonne adhésion à la fois des familles mais aussi des enfants. 

Dans le cadre de ce rattrapage vaccinal, il sera proposé aux collégiennes la vaccination contre le papillomavirus qui est la cause du cancer du col de l’utérus. Au regard du taux d’adhésion, il devrait y avoir une couverture vaccinale très importante. Pour ce qui est du rappel, les familles doivent vérifier les carnets de santé des enfants pour vérifier si les enfants les ont reçu ou pas” précise le directeur de l’ARS. 

Au total, 22 collèges sont concernés soit environ 30 000 élèves. 40 réservistes participent à la campagne qui resteront un mois sur le territoire et au total, plus de 300 personnels de santé seront mobilisés. 3 vaccins sont proposés, le premier contre la diphtérie, le tétanos, polio et coqueluche. Les cas de diphtérie et de tétanos ayant augmenté, ce qui ne se voit nulle part ailleurs, il y a donc urgence à vacciner. Un autre vaccin se concentre sur la rougeole, oreillons et rubéole. Le troisième vaccin se consacre quant à lui au papillomavirus. “La communication s’est faite jeudi dernier mais cela a très bien fonctionné. Nous avons expliqué les bienfaits de la vaccination et aujourd’hui, tout le monde était au rendez-vous en rapportant les documents nécessaires. Les élèves ont vraiment compris que c’est dans leur intérêt. Je suis moi-même étonnée, je pensais qu’il y aurait des oublis, mais non, tout le monde a répondu présent” se félicite Claudine Haab la principale du collège K1.
 

Par Samuel Boscher pour France-Mayotte Matin