Le parc de logements à Mayotte est, on le sait, de qualité insuffisante et surtout les logements ne sont pas en nombre suffisant pour répondre à la demande. Explications avec notre partenaire France-Mayotte Matin.

La problématique est réelle car non seulement il faut faire face au mal- logement c'est-à-dire du logement ancien qui ne répond plus au standard moderne et qui sans être adapté à mal vieilli mais qui pour autant appartient à des familles. Il faut aussi répondre à la problématique des quartiers informels, des parcelles squattées y compris par des personnes ayant des droits sur le département. Il faut donc créer une offre nouvelle de logement et puis il y a un besoin dont on ne parle finalement jamais assez, c'est l'offre de logements pour les salariés notamment venant de l'Hexagone  avec leur famille qui ont besoin de trouver un standing équivalent peu ou prou à celui des logements de métropole.

Ce n'est pas l'un ou l'autre des besoins de logement qui est plus important ou moins important que les autres, les 3 typologies de besoins sont essentielles.
À Mayotte, l'opérateur de logement social et intermédiaire, Al’Ma a été créé, ilya un an et a pour ambition de créer 5 000 logements sociaux et intermédiaires en 10 ans. Dans les missions de l'entreprise, la logique de développement durable est prioritaire.

C'est ainsi que les programmes pour Mayotte visent notamment les zones où sont installées les activités économiques, Chiconi, Tsingoni, Mamoudzou... de manière à ce que les habitants souvent venus de l'Hexagone puissent trouver des réponses à proximité de leur travail.
Pour autant les cadres et les dirigeants des entreprises ne trouveront pas de logement dans le logement social ou dans le logement intermédiaire, leur niveau de rémuné-
ration largement les plafonds, pourtant leur présence à Mayotte est indispensable pour le développement économique. Ilyadonclàunautre besoin à couvrir qui relève de la promotion privée qui n'est à ce jour pas du tout développé sur notre département.

Reste la promotion immobilière effectuée par les particuliers et là encore celle-ci ne se fait pas sans difficultés : nombreux sont les investisseurs privés à se plaindre de ne pas trouver d'accompagnement via les banques de la place ; sans crédit c'est le système D qui se met à l'œuvre, les maisons se construisent c'est certain, mais sans permis de construire et en dehors des règles de l'urbanisme et de réponses techniques aux risques naturels. Ces logements sont donc défaillants avant d'être livrés.

Il y a encore en matière de réponses aux besoins de logements beaucoup à faire, même si la plupart des parties intéressées ont bien conscience des enjeux et de l'urgence de toutes les situations.
 

Par Anne-Constance Onghéna pour France-Mayotte Matin