L’ODEADOM, en déplacement à La Réunion, à la rencontre des acteurs et en soutien à un secteur en crise

© Region Réunion/ DR

L’ODEADOM, en déplacement à La Réunion, à la rencontre des acteurs et en soutien à un secteur en crise

Le directeur de l’ODEADOM, Jacques Andrieu -accompagné du président de l’Office, Joël Sorres- a effectué un séjour sur l’île de La Réunion du 3 au 9 octobre. Un déplacement qui leur a permis de prendre la mesure, sur le terrain des dossiers en cours et des difficultés du moment pour le secteur. Pour Outremers 360, il dresse un bilan de ces différentes rencontres et échanges.

 

Outremers 360 : Ce déplacement dans l’île de La Réunion avait un objectif précis ? Qui avez-vous rencontré ?

Jacques Andrieu : C’est la quatrième fois, depuis que je suis à la tête de l’ODEADOM que j’ai la chance de venir sur ce territoire réunionnais lequel, en termes de production, pèse le plus au sein des différents départements ultramarins. Pour autant, je me fais un devoir d’aller au plus près du terrain chez tous. J’étais en Martinique et en Guyane récemment, l’an passé en Guadeloupe et sans doute pourrais-je aller à Mayotte en tout début d’année prochaine. Chacun a des enjeux spécifiques. Si on se doit de les apprécier le plus souvent depuis Paris avec le relais permanent des Directions de l’agriculture et de nos correspondants professionnels, rien ne remplace le contact direct et l’approche du terrain en rencontrant les acteurs sur les lieux même de leur activité.

C’est d’abord cela l’objectif de ces missions, l’appréhension du terrain, les rencontres et débats, la mesure concrète des enjeux, des difficultés, des défis des acteurs.

J’ai eu la chance de pouvoir rencontrer beaucoup de partenaires et d’agriculteurs. Je dois en remercier la DAAF et les organisations agricoles qui se sont mobilisés et m’ont permis, même dans une période courte, dense, d’avoir des visites et débats ciblés sur les différentes filières, fruits et légumes, élevage, canne. C’est aussi l’occasion de prendre la mesure des investissements de partenaires en charge de la recherche et de l’innovation, CIRAD, ErCane, Pole 3P de Saint-Pierre, station de la Coccinelle… lesquels avancent sur de nombreux projets avec un vrai niveau d’excellence.

J’ai fortement apprécié également les rendez-vous organisés avec le département de la Réunion et avec la Région. Madame Bello a ainsi souhaité échangé longuement avec M. Sorres et moi-même sur les enjeux et les axes d’orientation pour le secteur agricole de la Réunion.

Enfin j’ai eu l’honneur d’être invité à la célébration des 50 ans de la CCPR, la coopérative des producteurs de porcs de La Réunion, ce sont également des moments importants dans la vie d’une organisation aussi importante et structurante que celle-là.

Outremers 360 : Nous entendons que la situation est difficile pour le secteur, c’est aussi votre diagnostic ?

Jacques Andrieu : Objectivement oui difficile, avec des degrés divers selon les filières et pour des raisons également différentes. L’alerte sur la situation du secteur de la canne que nous avait amplement relayée la préfecture et la DAAF nous a été détaillée et illustrée. Le faible niveau de production de cette campagne est inquiétant, après deux années précédentes qui étaient elles-même faibles. Personne n’entend minimiser les difficultés et tous entendent se mobiliser pour passer ce cap le mieux ou le moins mal possible.

Mais le secteur des fruits et légumes a été très impacté lui-même par les conditions climatiques, notamment le cyclone de début d’année et les pluies qui ont suivi. Le secteur de l’élevage reste lui très dépendant des conditions d’alimentation qui restent préoccupantes, que ce soit pour les aliments importés ou pour l’affouragement alors que les pâtures ont pâti de la sécheresse. Les défis restent extrêmement importants. Mais, comme toujours, je reste impressionné par la mobilisation de tous, par l’organisation collective dans toutes les filières ce qui est sans doute le meilleur atout de la Réunion.

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Outremers 360 : La Présidente de Région, Madame Bello que vous avez rencontré vous a fait part de ses projets ?

Jacques Andrieu : Madame Bello a souhaité témoigner à Joël Sorres et moi-même de son engagement, de son intérêt et de ses préoccupations pour ce secteur qu’elle considère comme un des piliers de l’économie de l’île. Elle le connaît bien et entend construire des orientations structurantes, notamment pour un avenir où les compétences agricoles vont être pour une large part transférées du Département à La Région. Elle a insisté par exemple sur la question clef du stockage des produits agricoles qui nécessite des développements. 

Outremers 360 : Des projets pour l’ODEADOM à La Réunion ?

Jacques Andrieu : Les projets et la nature même des missions de l’office sont pour l’ensemble des territoires ultramarins sans distinction. Nous avons ainsi été fortement impliqués pour les questions d’évolution du programme POSEI pour lesquelles les ministres ont souhaité que soyons mobilisés pour la concertation avec toutes les parties prenantes. Les représentants réunionnais sont très actifs dans ce débat, à l’instar de ceux des autres territoires.

Au-delà, l’ODEADOM appuie ou finance également des projets ou des évènements locaux à La Réunion, qui participent au développement agricole et à la souveraineté alimentaire. J’ai ainsi eu le plaisir de participer à la journée Agro Fert ’île élevage le 3 octobre, que finance majoritairement l’office et qui est importante. Ercane nous a également détaillé tout le dispositif de parcelles de démonstration que soutient l’ODEADOM. Prochainement, fin novembre auront lieu à La Réunion d’importants rendez-vous au sein desquels nous sommes directement impliqués : le séminaire Ecophyto DOM, les rencontres Agro Fert’îles pour les fruits et légumes, les rencontres du réseau RITA d’innovation et transfert. L’ODEADOM sera présent et toujours attentif aux enjeux de l’agriculture réunionnaise.