Trois régatiers handivoile de Martinique s’apprêtent à participer au Championnat de France Paravoile, plus haute compétition nationale pour les régatiers en situation de handicap, qui aura lieu du 18 au 22 août 2025 à Vichy. A travers le projet « Cap sur Vichy », le Club Nautique Neptune situé à Morne Cabri au Lamentin veut ouvrir la voie à la filière paravoile en Outre-mer.
Pour la première fois, trois régatiers handivoile martiniquais - Vianney Saintenoy, Mickael Cornu et Yann Aurore - s'apprêtent à représenter la Martinique et les Outre-mer à cette épreuve, qui se tiendra du 18 au 22 août prochain à Vichy. Il s’agira de la première délégation ultramarine à participer au Championnat de France Paravoile, la plus haute compétition nationale pour les régatiers en situation de handicap.
Au-delà du défi sportif, le Club Nautique Neptune veut mettre l’accent sur « un projet de société ». En Martinique, il est le seul club à proposer une pratique régulière de l'handivoile et à organiser des régates paravoile, alors qu’à l’échelle des Antilles-Guyane, il n'existe ni filière paravoile, ni régate handivoile structurée. La Nouvelle-Calédonie, la Polynésie et La Réunion disposent de clubs handivoile.
Ce projet se veut donc « pionnier » dans sa région et au-delà : « il ouvre une voie nouvelle pour les Outre-mer dans les grandes compétitions de voile inclusive ; il montre que c'est possible, malgré l'éloignement géographique et les surcoûts ; il veut susciter des vocations dans d'autres clubs de Martinique, des Antilles-Guyane et de l'ensemble des territoires ultramarins ».
« Cap sur Vichy » veut aussi « donner de la visibilité aux personnes en situation de handicap à travers un sport exigeant et valorisant ; créer une dynamique régionale autour de la Paravoile ; toucher de nouvelles personnes qui n'osaient pas imaginer pouvoir pratiquer un sport nautique de manière autonome ; faire naître des vocations dans les clubs, les établissements médico-sociaux et chez des jeunes ou adultes en situation de handicap ».
« L'un des obstacles majeurs à la participation des ultramarins à ce type de compétition reste le coût des déplacements », explique Alban Le Guernic, chef de base et entraîneur handivoile du Club. « Grâce à une mobilisation collective, nous avons pu réduire considérablement les inégalités d'accès grâce au soutien de notre partenaire Air Caraïbes, qui prend en charge la majeure partie des billets d'avion, et obtenir des soutiens institutionnels majeurs comme le Ministère des Outre-mer, la DRAJES Martinique, l’Agence Nationale du Sport et la classe Aspro MiniJi ». « C'est une démonstration concrète que la distance ne doit plus être une barrière à la participation des Outre-mer à l'échelle nationale », a-t-il insisté.