L’activité économique de Mayotte fortement impactée en 2020 selon l’IEDOM

L’activité économique de Mayotte fortement impactée en 2020 selon l’IEDOM

L’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (IEDOM) de Mayotte publie ce jour l’Édition 2021 de son rapport annuel. L’année 2020 a été marquée par la crise sanitaire de la Covid-19 et les mesures de restriction qui ont eu des impacts fortement négatifs sur l’activité économique. Le point avec notre partenaire France Mayotte Matin. 

Les entreprises, dans leur ensemble, ont été fragilisées, rencontrant notamment de sérieuses difficultés de trésorerie. Toutefois, les dispositifs d’accompagnement et les mesures de soutien de l’État (recours au chômage partiel, moratoires sur les dettes fiscales, douanières et sociales) et du secteur bancaire (prêts garantis par l’État, moratoires sur les échéances de prêts), concomitants à un allègement des restrictions fin juin, ont permis à l’économie de Mayotte de s’inscrire pendant une courte durée dans une dynamique de reprise.

Mais, dans un contexte de circulation active du virus conjugué au maintien de certaines restrictions et de visibilité incertaine sur les mois à venir, l’activité est restée fragile. Le manque de confiance des chefs d’entreprise quant à l’évolution de leur activité les a incités à revoir leurs prévisions à la baisse. Pour autant, le dynamisme de l’activité bancaire s’est maintenu : la collecte d’épargne s’est renforcée et le soutien du système bancaire au financement de l’économie a poursuivi sa progression, avec une sinistralité en recul.

Les secteurs d’activité ont été inégalement affectés par la crise sanitaire. Le secteur industriel a souffert d’une conjoncture défavorable toute l’année. Après un premier semestre compliqué, le BTP et les services marchands ont mieux fini l’exercice, avec un redressement de leur activité. Enfin, en dépit du maintien de la consommation des ménages, la redynamisation du secteur du commerce ne s’est pas confirmée.

Les importations de biens pour les entreprises et les ménages ont enregistré une nouvelle croissance, traduisant un maintien global de la consommation en dépit de la crise sanitaire et de l’augmentation des prix. En revanche, la volonté d’investir des entreprises s’est heurtée au ralentissement global de l’activité. Par ailleurs, l’amélioration du marché de l’emploi n’a été qu’apparente : sa formalisation, mise à mal à chaque nouvelle crise, a de nouveau été freinée, nombre de demandeurs d’emploi n’ayant pu mettre à jour leur dossier.

Les problématiques persistantes d’immigration clandestine et d’insécurité ont entretenu un climat social fébrile. Dans ce contexte, pour répondre notamment à la croissance démographique, les enjeux importants de développement demeurent, en particulier en termes d’infrastructures. Ainsi, la relance de l’activité économique dépendra non seulement de l’efficacité des actions et mesures d’accompagnement, mais également des projets engagés par le secteur public pour répondre aux besoins du territoire.

Source IEDOM et France Mayotte Matin