La Réunion : Une troisième commémoration de l’histoire des « Enfants réunionnais dits de la Creuse » à Saint-Paul placée sous le signe de la résilience

© Fédération des enfants déracines des DROM

La Réunion : Une troisième commémoration de l’histoire des « Enfants réunionnais dits de la Creuse » à Saint-Paul placée sous le signe de la résilience

Pour la troisième année consécutive, la Fédération des enfants Déracinés des DROM (FEDD) organise la commémoration de l’histoire des « Enfants réunionnais dits de la Creuse ». Une célébration qui aura lieu dans la ville de Saint-Paul de La Réunion le 20 novembre à l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant en présence de nombreuses personnalités du monde politique, culturel et artistique ainsi que de certains survivants. Manière d’exprimer ce nécessaire devoir de mémoire et de faire en sorte que cette histoire intergénérationnelle soit transmise et ne tombe jamais dans l’oubli.

 

Après Paris, Saint-Denis de La Réunion, c’est Saint-Paul, ville qui a connu au XVIIème siècle l’arrivée des premiers habitants de La Réunion et qui a vu, trois siècles plus tard, dans les années 60, le départ forcé de 250 de ses enfants vers la Creuse pour y être transplantés, qui accueille aujourd’hui la troisième commémoration de l’histoire des « Enfants réunionnais dits de la Creuse » à l’initiative de la fédération des enfants Déracinés des DROM (FEDD), représentée notamment par Valérie Andanson, elle-même exilée dans la Creuse à 3 ans. Une commémoration désormais annuelle célébrée tous les 20 novembre, date symbole correspondant à la journée internationale des droits de l’enfant instituée par l’ONU.

Une histoire tragique occultée pendant des années

Pour rappel, entre 1962 et 1984, 2 000 enfants réunionnais ont été arrachés à leur terre, à leur culture, à leur histoire pour être envoyés de force dans les régions de France hexagonale. Une stratégie de repeuplement, dont la Creuse a bénéficié en accueillant plus de 215 enfants. Une histoire qui s’apparente à un scandale d’Etat car cette décision a été prise au plus haut niveau de l’Etat dans une logique démographique. En 2014, l’Assemblée nationale a solennellement reconnu « la responsabilité morale » de l’Etat dans cette tragique histoire et en 2018 à la suite de la remise du rapport de la commission Vitale, l’organisation d’une commémoration a été actée par Annick Girardin, alors ministre des outre-mer à l’occasion de cette journée internationale des droits de l’enfant.

Placée sous le signe de la « résilience » cette année, cette troisième commémoration se déroulera en présence d’un certain nombre de personnalités politiques de l’île, dont le préfet de région Jérôme Filippini, la présidente de région Huguette Bello et des élus représentants le Conseil départemental, les villes de Saint-Denis et de Saint-Paul de La Réunion. Cette cérémonie se tiendra également en présence de personnalités du monde culturel et artistique à l’instar de Laurent Ansan, Abel et Hugo, membres de l’équipe du film « Au fond du trou », tourné récemment à la Plaine des Cafres, de l’artiste peintre et sculpteur Nelson Boyer qui dévoilera son œuvre unique intitulée « Parcelles d’enfance », ainsi que de certains survivants, dont quelques-uns ont fait le déplacement depuis l’Hexagone comme Jocelyn A-Poi, exilé dans la Creuse à 13 ans et qui revient sur son île natale pour la première fois 58 ans après son déracinement.

Une journée commémorative où se mêlent recueillement, hommage et convivialité

Après le recueillement et les hommages, place à la partie culturelle et à la convivialité avec la prestation de nombreux artistes venus soutenir cette noble cause tels Zamkèr, David Iva, Nataraj Events Company, Philippe Pilotin, Dolsy Baudry, Sylvie Ognard, Alexandre Philéas, Nathalie Maillet…, sans oublier le traditionnel concours d’écriture autour des droits de l’enfant en direction des 6-16 ans présidé cette année par Bernadette Pluies, enseignante et conteuse réunionnaise. 

Une journée commémorative où se mêlent recueillement, hommage et convivialité nécessaire cependant pour entretenir la flamme et faire que l’histoire de cette génération sacrifiée soit transmise, que l’oubli ne s’installe jamais et que cette tragédie reste toujours vivace dans les mémoires collectives. Un nécessaire devoir de mémoire afin de retrouver une relation apaisée au passé et dire avec le philosophe Charles Pépin « pour vivre pleinement, il nous faut avancer avec tout ce qui n’a pas été, mais que nous portons en nous ».

E.B. 

Commémoration de l’histoire des « Enfants réunionnais dits de la Creuse »

Lundi 20 novembre 2023 - à partir de 17h  

Au débarcadère de Saint-Paul de La Réunion

Renseignements : fed.desdrom@yahoo.fr