La Réunion : Les particules fines du volcan Hunga Tonga étudiées par des scientifiques internationaux depuis l'Observatoire du Maïdo

©Université de La Réunion

La Réunion : Les particules fines du volcan Hunga Tonga étudiées par des scientifiques internationaux depuis l'Observatoire du Maïdo

La violente éruption volcanique du volcan Hunga Tonga-Hunga Ha'apai qui a eu lieu dans les îles Tonga le 15 janvier 2022, a projeté des particules fines à des hauteurs encore jamais mesurées. Les vents ont apporté ces particules jusqu’au ciel réunionnais, actuellement étudiées par des scientifiques internationaux depuis l’Observatoire du Maïdo.

L’Observatoire du Maïdo est à pied d’œuvre, alors que des particules fines provenant du volcan Hunga Tonga-Hunga Ha'apai sont arrivées dans le ciel réunionnais après 12 000 km de voyage. S’il en résulte des couchers de soleil d’une grande beauté, le ciel virant au rouge en raison de la présence de ces particules de gaz dans l’atmosphère, les équipes scientifiques locales et américaines, arrivées le 21 janvier dernier dans le cadre de l’étude, profitent de cette occasion pour analyser de plus près le phénomène.

Alexandre Baron, chercheur en physique atmosphérique, était au micro de nos partenaires de RTL Réunion pour évoquer le sujet : « Effectivement, c’est assez impressionnant, on a observé grâce aux instruments qui sont au Maïdo, qui utilisent notamment des lasers et des ballons-sondes, des choses jusqu’à 36 kilomètres d’altitude. C’est extrêmement haut, c’est presque trois fois plus haut que l’altitude d’un avion de ligne, ce sont des altitudes où il n’y a presque plus d’air ».

Une hauteur en effet jamais atteinte depuis la création d’outils de mesures, poursuit le chercheur : « Effectivement, cette éruption est très impressionnante en termes de puissance, et c’est probablement, en tout cas depuis qu’on a des instruments pour le mesurer, l’éruption qui a envoyé de la matière à la plus haute altitude ». Des hauteurs record, d’où résulte des distances de déplacement impressionnantes également : « Ce panache, qui est monté très haut, a été porté par les vents sur plus de 12 000 km depuis les Tonga jusqu’à nous, et c’est par chance qu’on peut le mesurer avec les instruments qui nous sont mis à disposition par l’université, la région et le CNRS ».

Aucun impact sur la santé n’est à craindre selon les chercheurs, qui poursuivent cependant leurs études afin de mieux analyser et de connaître les répercussions d’un phénomène d’une telle ampleur, puisqu’il s’agissait de la plus violente éruption volcanique observée depuis plus de 30 ans. Une fois la fenêtre de tir propice aux analyses passée, l’équipe internationale de chercheurs se concentrera sur la comparaison et la confrontation des résultats pendant une dizaine de jours. 

Damien Chaillot