La présidence française de la Commission de l’Océan Indien définit ses priorités

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La présidence française de la Commission de l’Océan Indien définit ses priorités

A l’occasion du 35e conseil des ministres de la Commission de l'Océan Indien (COI), le 20 mai, la France, qui succède à l’Union des Comores à la présidence de l’organisation pour une année, a défini ses priorités. Synthèse.

 

Elles sont au nombre de quatre, et c’est le secrétaire d’Etat auprès du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne, nouveau président de la COI, qui les a déclinées : la sécurité maritime et l’économie bleue ; la résilience climatique et la réduction des risques de catastrophe ; le dialogue avec le secteur privé, incubateur multi-secteur et multi-pays ; et la mobilité associée à la connectivité avec des déplacements d’étudiants et d’acteurs économiques. 

Dans ce cadre, et pour encore mieux adapter la COI à son environnement régional et à son positionnement dans l’Indopacifique, le représentant français a proposé trois « points méthodologiques », à savoir le renforcement institutionnel de la COI, la francophonie comme socle, et des actions inclusives impliquant les populations. Dans son discours de clôture, Jean-Baptiste Lemoyne a par ailleurs déclaré : « Notre ambition est de reconstruire en mieux un océan Indien post Covid. C'est la volonté que nous plaçons en tête du programme de notre présidence pour 2021-2022, afin que dans le monde d’après, la coopération régionale dans le sud-ouest de l’océan Indien soit encore renforcée ». La France souhaite ainsi inscrire clairement sa coopération dans l’espace plus large de l’Indopacifique, avec l'appui des alliés traditionnels et éventuellement futurs de la COI. « Les rapprochements avec d'autres partenaires multilatéraux seront soutenus », a souligné le secrétaire d’Etat.

 

La COI en bref

 Concernant la première priorité de la nouvelle présidence française, à savoir la sécurité, Jean-Baptiste Lemoyne a expliqué qu’outre une meilleure articulation des dispositifs existants, « il serait intéressant d’associer l’Inde, le Japon ou encore le Mozambique aux réflexions en cours sur le renforcement et l'élargissement de l'architecture régionale de sûreté maritime. Nous réfléchissons actuellement à la définition de voies recommandées pour les opérateurs maritimes, dans le canal du Mozambique en particulier. » Par ailleurs, il souhaite une mise à jour du plan sous régional d'urgence contre les pollutions par les hydrocarbures ainsi que l’instauration de coopérations avec le secteur privé sur la lutte antipollution.

Concernant le volet économique, il sera « au cœur du conseil ministériel du second semestre, grâce notamment à l’appui de Cap business Océan Indien (CBOI) », a affirmé le secrétaire d’Etat, qui a proposé de mobiliser le secteur privé par deux innovations : « le lancement d'un réseau de femmes et d'hommes d'affaires de l'Océan Indien avec CBOI, et au-delà, pour stimuler la dynamique d'affaires avec la côte est-africaine et l'Inde, et le lancement d'un incubateur d'entreprises multisectoriel et multi-pays dont CBOI définirait les secteurs cibles et les modalités en liaison avec les structures préexistantes ». Tout cela devrait déboucher sur l’organisation d’un grand événement du secteur privé en parallèle du conseil ministériel d’automne de la COI. 

► Le saviez-vous ? La COI est la seule organisation insulaire d’Afrique

Créée en 1982 et institutionnalisée en 1984, la Commission de l’Océan Indien (COI) est une organisation intergouvernementale qui regroupe cinq États membres : l’Union des Comores, la France au titre de La Réunion, Madagascar, Maurice et les Seychelles. Seule organisation régionale d’Afrique composée exclusivement d’îles, elle défend les spécificités de ses États membres sur les scènes continentale et internationale. En effet, les États insulaires sont particulièrement vulnérables aux chocs externes, qu’ils soient économiques et financiers, climatiques et écologiques, alimentaires et énergétiques. La COI a donc pour mission de fédérer les forces, de mutualiser les moyens, de sensibiliser aux défis particuliers des îles en développement ou encore de promouvoir l’Indianocéanie, cette région d’une diversité humaine, culturelle et naturelle unique.

La COI donne corps à la solidarité régionale grâce au soutien actif d’une dizaine de partenaires internationaux qui financent et appuient ses projets de coopération. Les projets mis en œuvre par la COI couvrent un large éventail de secteurs : changement climatique, pêche, sécurité maritime, connectivité, souveraineté alimentaire, éducation, culture, santé publique... Cette expérience accumulée pendant plus de trois décennies fait de la COI un acteur incontournable participant à la réalisation des Objectifs de développement durable dans la région. Gagnant en attractivité et en stature diplomatique, la COI accueille depuis 2016 des membres observateurs : Chine, Japon, Inde, Organisation des Nations unies, Union européenne, Organisation internationale de la Francophonie et Ordre souverain de Malte. (Source : rapport annuel de la COI).

► Pour aller plus loin : le rapport annuel 2020 de la COI

PM