INTERVIEW. Laurent Lemaître, cofondateur de l’entreprise réunionnaise INTEGRALE, se projette à l’international

INTERVIEW. Laurent Lemaître, cofondateur de l’entreprise réunionnaise INTEGRALE, se projette à l’international

Entrepreneur globe-trotteur dès l'enfance, Laurent Lemaître a parcouru le monde avant de s’installer en 2004 à La Réunion où il rejoint l’entreprise INTEGRALE, un Bureau d'études d'ingénierie Bâtiment, fondé par un ami d’école. « Notre rôle, associé à l'architecte du projet, est de concevoir, de dimensionner, de chiffrer et de faire réaliser les travaux techniques du bâtiment, tout en intégrant le process du client dans sa construction », explique-t-il. Lui et son entreprise ont aussi bénéficié d’un accompagnement de la Team France Export qui leur permettra de se projeter sur le continent africain, les Antilles et pourquoi pas, le Pacifique. 

Bonjour Laurent, vous êtes le cofondateur et dirigeant de l’entreprise Intégrale Ingénierie. Pouvez-vous nous expliquer le but, les missions et les services que proposent votre entreprise ?

INTEGRALE est un Bureau d'études d'ingénierie Bâtiment, spécialisé dans la conception de bâtiments en milieu tropical, du Logements à l'Industrie en passant par le Tertiaire. Notre rôle, associé à l'architecte du projet, est de concevoir, de dimensionner, de chiffrer et de faire réaliser les travaux techniques du bâtiment, tout en intégrant le process du client dans sa construction.

Depuis 2004, année de la création, INTEGRALE s’est structurée en pôles, créant des expertises en même temps que de forts liens de confiance avec sa clientèle. Le Bureau d'Études propose une offre pluridisciplinaire en Structure, Fluides, Électricité, VRD, Sécurité Incendie, BIM, Qualité environnementale et intègre une branche spécialisée dans la Maitrise des énergies. INTEGRALE compte 45 collaborateurs sur l'Ile de La Réunion, et environ 70 dans tout l'Océan Indien avec une présence sur l’île Maurice, Madagascar et Mayotte, et se développe peu à peu en Afrique. 

Vous êtes né en Afrique du Sud, avez grandi entre l’île Maurice, l’Iran, l’Iraq et le Cameroun, avant de faire vos études d’ingénieur génie civil en France. Vous avez également fait 18 mois en Slovaquie, puis en Ouzbékistan en tant que CSN, puis dans votre vie professionnelle, vous avez vécu en Lituanie, Pologne, Turquie et en Irlande. Pourtant, c’est à La Réunion que vous avez créé votre entreprise. Pourquoi ce choix ?

En 2003, alors salarié de THALES E&C, j'ai été envoyé en mission de synthèse sur le CHU de Saint-Denis de La Réunion. Mon objectif jusqu'à lors était d'être un expatrié itinérant, comme mon père l'avait été une grande partie de sa vie... Mais le contexte économique international en 2004 a réduit les projets de THALES à l'export et on m'a alors proposé de revenir au siège, en région parisienne, que j'avais quitté 3 ans avant... Pour moi, c'était hors de question.

Un ami d'école, qui vivait à La Réunion, avait juste créé INTEGRALE quelques mois plus tôt et m'a proposé de rejoindre l'aventure. L'île me plaisait beaucoup, je venais de me lancer dans la construction d'une maison. J'y suis resté, et j'ai donc tenté la création d'entreprise sur cette île très dynamique, où l'humain est au cœur de tous les développements. Nous étions 3 au démarrage. Nous sommes 70 aujourd'hui, heureux et fiers.

Ma famille a grandi dans cette île et mes enfants (dont la dernière est née au Port) y sont très attaché. Les pays dans lesquels j'ai vécu (et que je n'oublie pas) me permettent encore de mieux appréhender les relations commerciales internationales, moteur du développement à l'export.

Je précise aussi que vous êtes président du Club Export Réunion et du Synter (syndicat des bureaux d’étude). Expliquez-nous ces missions, que vous apportent-elle ? 

Le Club Export Réunion, que je préside depuis 4 ans, est une association qui accompagne depuis plus de 20 ans les entreprises réunionnaises dans leur développement à l’international. Nous proposons une offre complète d’accompagnements individuels et collectifs adaptée aux besoins des entreprises réunionnaises afin de leur faciliter l’export et de contribuer à leur croissance sur les marchés extérieurs, en particulier dans la zone océan Indien Nous organisons chaque année des missions collectives à l’étranger pour nos adhérents dont l’objectif est de favoriser et de développer l’ouverture des marchés extérieurs aux entreprises réunionnaises.

Le Synter, que je préside depuis 1 an, est une association qui a pour but de regrouper les Bureaux d'Études, Ingénieurs Conseils et Techniciens du Bâtiment des Travaux Publics et des Industries Annexes au sein d'un organisme professionnel et syndical. Son but est de défendre ses membres vis-à-vis des autres groupements sociaux professionnels et de l'Administration, de représenter et de défendre les intérêts de ses membres et de la profession tant devant les autorités administratives que devant les juridictions administratives et judiciaires. L'association travaille avec les groupements syndicaux nationaux français, comme le SYNTEC et le CINOV.

Ces rôles me permettent de rencontrer et d'aider des structures locales dans leur développement régional et international. J'estime que je dois redonner à La Réunion une partie de ce que cette île m'a apporté… Je précise que je suis également président d'un club APM sur La Réunion, association française de 8 500 chefs d'entreprises pour le développement personnel et professionnel du Manager.

Vous avez été accompagné par le Team France Export à travers deux dispositifs : le VIE et le B2B. Pouvez-vous nous expliquer ces deux dispositifs et ce que cela vous a apporté ? 

En tant qu'ancien CSN, je connaissais bien le dispositif VIE et ses avantages, tant pour le Volontaire que pour l'entreprise. Être VIE, c'est, pour un jeune de moins de 28 ans, de travailler pour une entreprise française à l'étranger, sur une durée de 24 mois maximum et d'acquérir une expérience professionnelle exceptionnelle. Lors de la création de nos entités à l'île Maurice et à Madagascar, nous avons donc implanté des VIE, qui ont géré le démarrage des entreprises et des projets. Ces jeunes ont par la suite été embauchés dans les entités car ils étaient naturellement les mieux adaptés aux postes.

Concernant les actions collectives B2B, nous avons pu rencontrer, dans le cadre de missions de découvertes dans les différents pays de la zone Afrique de l'Est, de nombreuses entreprises clientes ou partenaires, étapes cruciales dans le développement commercial d'une entreprise. Sans ces dispositifs, qui sont encadrés et coordonnées par la Team France Export, notre développement export n'aurait sans doute pas pu avoir lieu !

Quels sont vos projets de développement pour votre entreprise ?

Nous projetons de nous implanter en Afrique de l'Est et de l'Ouest, avec des partenaires locaux en Joint-Venture, afin de transférer le savoir-faire important développé par les Bureaux d'Études réunionnais en termes de conception de bâtiments en milieu tropical. Nous étudions également une implantation aux Antilles et/ou dans le Pacifique. Nous sommes d'ailleurs ouverts à des propositions de partenariats. Nous avons pris un fort virage digital depuis quelques années pour tous nos projets, ce qui nous permet également de travailler actuellement à de nouvelles offres sur des outils de conception et de gestion de bâtiments.