Indopacifique et Outre-mer : La Fondation pour la recherche stratégique publie une série de fiches thématiques sur cet ensemble

Indopacifique et Outre-mer : La Fondation pour la recherche stratégique publie une série de fiches thématiques sur cet ensemble

Territoires ultramarins, démographie et représentation politique, réseau diplomatique, présence militaire et stratégie de défense, développement et environnement, coopération économique, culturelle et scientifique dans l’Indopacifique… La Fondation pour la recherche stratégique (FRS) vient de publier, sous forme de fiches thématiques, un projet de recherche innovant de recensement, de synthèse et de cartographie des différents acteurs et initiatives de la France dans cette région.

La FRS a édité une première série de onze fiches thématiques, et il y en aura d’autres. Didactiques mais très accessibles, ces dernières font le tour de la présence française dans l’Indopacifique, en étudiant ses différentes réalisations, effectuées tant par les ministères et les opérateurs de l’État, que les entreprises ou les organisations non gouvernementales.

La première fiche, consacrée aux Outre-mer, rappelle que « la France est un pays de l’Indopacifique avec des territoires ultramarins et plus de 1,6 million de Français qui y vivent ». Sept des treize départements, régions et collectivités d’Outre-mer se situent en effet dans l’océan Indien et dans l’océan Pacifique. « Ces territoires participent directement au rayonnement de la France en Indopacifique, et sont intégrés dans certains mécanismes de coopération régionale. Ces territoires aux statuts politiques divers sont stratégiques, notamment en raison de leur position géographique et du domaine maritime associé. Plus de 90% de la zone économique exclusive française, soit près de 9 millions de km², la deuxième au monde, se situent en Indopacifique ».

Concernant la démographie et la représentation politique, la FRS souligne que « la cinquantaine de pays qui composent l’Indopacifique concentrent trois quarts de la population mondiale, soit près de 5,9 milliards de personnes. Quatre des cinq pays les plus peuplés au monde y sont situés : l’Inde, la Chine, l’Indonésie et le Pakistan ». Outre les 1,6 million d’Ultramarins vivant dans les territoires français, on compte environ 190.000 expatriés résidant dans la région. Pour la FRS, ce sont des vecteurs de l’influence française qui facilitent les échanges commerciaux et les liens interculturels. « Ils sont aussi, et surtout, des maillons indispensables pour la mise en œuvre des initiatives françaises », précise-t-elle.   

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Analysant la présence militaire et la diplomatie de défense françaises, la Fondation constate que les tensions militaires ont augmenté ces dernières décennies, exacerbées par les rivalités stratégiques, les différends territoriaux et la prolifération nucléaire. À cet égard, la FRS relève le réarmement naval massif de la Chine, qui « dépense autant pour sa défense que l’ensemble des autres pays de l’Indopacifique réunis ». Cependant l’organisme affirme que la France est aussi une puissance de la région grâce à ses territoires ultramarins et ses zones économiques exclusives associées. « La France y défend des intérêts de souveraineté grâce à 7000 personnels déployés de manière permanente et cinq commandements militaires. Plus largement, le premier pilier de la stratégie de la France « Sécurité et défense » est assuré par un réseau diplomatique de défense étoffé, des exercices militaires réguliers, et des projections de force de plus en plus importantes, à l’instar de la mission sans précédent PÉGASE de l’armée de l’Air et de l’Espace en 2023. »

Une fiche thématique est consacrée à l’aide au développement, qui représente un volet majeur de la stratégie française en Indopacifique pour la FRS. La région doit en effet affronter de multiples défis, en particulier climatiques et environnementaux, la moitié des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial y étant concentrée. Ainsi l’Indopacifique correspond à 32% des encours du Groupe Agence française de développement (AFD), qui y dispose de 27 bureaux. « C’est aussi une opportunité unique pour les jeunes Français de l’Indopacifique d’effectuer un volontariat dans un des pays voisins. C’est le cas avec le Programme du Service de Volontariat Océanien (PSVO), lancé en 2012, dont plus de 200 jeunes ont déjà bénéficié, principalement pour se rendre au Vanuatu. Un accord signé en juin 2023 avec le département de la Réunion prévoit de déployer 13 missions de service civique à Maurice et Madagascar », ajoute la FRS.

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En dehors des traditionnelles coopérations économique et culturelle, il y a également la coopération scientifique avec l’Indopacifique, domaine encore peu connu. Cette zone rassemble des pays les plus innovants au monde, comme la Corée du Sud, Singapour, la Chine, le Japon et l’Inde, entre autres. Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) joue dans ce cadre un rôle primordial. Parmi ses dix bureaux de représentation à l’étranger, six sont se trouvent dans la région. « Des programmes de recherche sont également conduits dans les territoires ultramarins comme en Polynésie française, avec laquelle une convention-cadre a été signée en 2021. Le Centre de recherches insulaires et Observatoire de l’environnement (CRIOBE), acteur reconnu mondialement pour ses recherches sur les coraux, a une antenne à Moorea depuis 1971 », indique la FRS.

PM