La stratégie 2026– 2031 prévoit une transformation en profondeur du système électrique mahorais. Réparations post-Chido, enfouissement des lignes, conversion des centrales, développement des énergies renouvelables : l’État engage un plan pour sécuriser durablement l’approvisionnement. Précisions avec notre partenaire France Mayotte Matin.
Garantir un accès fiable et durable à l’électricité fait partie des priorités définies par la stratégie 2026–2031 portée par le général Facon. Face aux fragilités du réseau et aux impacts du cyclone Chido, plusieurs chantiers seront engagés dès 2025.
Dès le deuxième semestre 2025, plusieurs actions structurantes seront engagées. La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) révisée sera adoptée. Les réparations du réseau électrique endommagé par Chido seront finalisées, accompagnées d’un retour d’expérience partagé entre opérateurs. Un groupe de travail dédié à l’enfouissement des lignes électriques sera mis en place, en lien avec l’État, le Conseil départemental et EDM, pour établir un schéma directeur.
Dans le même temps, une réflexion sur la création de stocks stratégiques d’hydrocarbures sera engagée, de même que la mise à jour de la liste des usagers prioritaires en cas de coupure. Une évolution réglementaire visant à intégrer toutes les communes mahoraises en zone urbaine sera amorcée, pour faciliter les investissements en matière d’électrification.
En 2026, les premiers chantiers d’enfouissement des lignes prioritaires seront lancés, avec une échéance fixée à 2030. Un plan de résilience des réseaux sera élaboré pour renforcer la capacité du territoire à faire face aux aléas climatiques. Une filière de formation aux métiers de l’électricité sera également mise en place à la rentrée 2026, portée par un partenariat entre EDM, la CCI, le rectorat et la DEALM. Entre 2027 et 2031, d’autres évolutions de fond sont attendues.
La conversion des deux centrales thermiques au biocombustible remplacera progressivement le diesel. En parallèle, des recherches sur la géothermie seront poursuivies jusqu’en 2028. Si les résultats sont concluants, une centrale géothermique pourrait voir le jour à l’horizon 2030. Enfin, une recom- position de la gouvernance d’Électricité de Mayotte (EDM) est prévue : l’État deviendrait actionnaire majoritaire, aux côtés d’établissements publics comme EDF, tout en maintenant une participation du Conseil départemental.
Ce changement de cap vise à mieux maîtriser les investissements, renforcer la transparence et sécuriser la gestion du réseau. Mayotte pourrait disposer à terme d’un système énergétique plus résilient, mieux distribué, partiellement décarboné et pleinement intégré au développement territorial.
Par France-Mayotte Matin
