Biodiversité : À Mayotte, l’association Oulanga Na Nyamba va débuter les travaux de son centre de soins pour tortues

©Facebook / Oulanga Na Nyamba

Biodiversité : À Mayotte, l’association Oulanga Na Nyamba va débuter les travaux de son centre de soins pour tortues

L’un des joyaux de Mayotte est incontestablement son lagon et les trésors qu’il renferme. Depuis quelque temps, la question de la préservation des tortues marines semble être devenue prioritaire. En effet, certaines espèces de tortues présentes à Mayotte sont en grave danger d’extinction selon l'UICN. Oulanga Na Nyamba est un acteur majeur de cette protection. Bientôt, ils seront dotés d’un nouvel outil. Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin.  

On en parle depuis un petit moment en effet, mais Mayotte aura d’ici une petite année un tout nouveau centre de soins pour les tortues blessées, ce sera le premier du genre sur l’île. La portée de cet outil va bien au-delà des soins apportés aux animaux marins. Pour Jeanne Wagner, la directrice de l’association Oulanga na Nyamba, le centre de soins va permettre de commencer à créer une véritable filière d’activité créatrice d’emplois.

La vision est simple : faire comprendre que les ressources qui découlent des activités légales autour des tortues peuvent être supérieures à celles provenant du braconnage nonobstant les risques de judiciarisation. D’aucuns diraient que c’est un vœu pieu et pourtant de nombreux exemples démontrent que cela est possible : en Afrique, dans un certain nombre de réserves, certains rangers qui surveillent et protègent les animaux et les parcs sont d’anciens braconniers ... 

Dans l’hémisphère Nord, la plupart des pays qui ont renoncé à la chasse de la baleine et à la commercialisation de sa chair ont réussi avec les années à développer via le tourisme des ressources bien plus élevées que le système économique précédent. Le centre de soins des tortues de Mayotte pourrait changer le paradigme local, la tortue pourrait valoir beaucoup plus vivante que morte : touristes intéressés, emplois développés pour soigner, sensibilisation des plus jeunes et bien évidemment, les emplois du tourisme qui en découlerait. 

Le centre de soins des tortues accueillera une partie musée. Les activités de soins seront habilement mises en scène par les professionnels pour non seulement préserver la tranquillité des animaux mais surtout pour témoigner de tout l’intérêt d’une telle démarche : les visiteurs pourront s’identifier à ces adultes qui sauvent les animaux et à ceux qui en prennent soin. Un outil indispensable pour rapprocher les habitants de l’île au lagon du trésor qu’elle abrite et qui est encore méconnu.

Par ailleurs, le centre de soins permettra d’améliorer le taux de survie des tortues blessées. Les enseignements acquis au gré des interventions permettront de renforcer les connaissances sur les modes de vie des tortues dans le lagon mahorais. Un véritable cercle vertueux pourrait donc se mettre en place entre préservation et développement économique.

Anne Constance Onghéna pour France Mayotte Matin.