Biodiversité à La Réunion : Un projet de rénovation et d'extension du Pôle de protection des plantes

© R.Solesse, Cirad

Biodiversité à La Réunion : Un projet de rénovation et d'extension du Pôle de protection des plantes

Répondre aux enjeux de biodiversité et de santé, c'est le leitmotiv d'un projet d'envergure pour le Pôle de protection des plantes consistant à la rénovation de 800 m² de la structure, et 3200 m² d'infrastructure neuve, lancé en octobre 2019, et inauguré ce lundi 22 novembre 2021, en présence de la ministre de l'enseignement supérieur et de la Recherche, Fredérique Vidal et des représentants.

 


Présents ce lundi 22 novembre 2021 pour l'inauguration du projet, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Béatrice Sigismeau, vice-présidente du Conseil départemental, Stéfano Dijoux, 1er adjoint au maire de Saint-Pierre, Elisabeth Claverie de Saint Martin, présidente-directrice générale du Cirad ou encore Eric Jeuffrault, le directeur régional du Cirad à La Réunion-Mayotte.

Pour Eric Jeuffrault, “à travers cette infrastructure moderne et technologique, le Cirad ambitionne de constituer un pôle régional de recherche, de développement technologique et d’innovation sur des thématiques d’intérêts agricole et environnemental partagées avec le territoire et les pays de la zone de l’océan Indien”.

Le Pôle de protection des plantes s'est déjà illustré par son pôle de recherche sur des projets tels que le contrôle biologique du foreur de la canne à sucre, un insecte ravageur, par la plante piège Erianthus, la mise en œuvre de la technique de l’insecte stérile contre Bactrocera dorsalis, la mouche des fruits ou Aedes albopictus, le moustique tigre, le séquençage des matériels génétiques des différents organismes, du virus associé à la maladie du Wilt de l’ananas à La Réunion au génome de Vanilla planifolia, un vanillier traditionnel réunionnais, ou encore la sauvegarde et la conservation des variétés à haute valeur patrimoniale des plantes cultivées à La Réunion au sein du centre de ressources biologiques (CRB) Vatel, entre-autres.

La force de cette nouvelle infrastructure scientifique de pointe réside dans le regroupement en un même lieu des forces vives de recherche et développement en santé végétale, privés et publiques, avec un potentiel d’accueil de compétences complémentaires : Cirad, Université de La Réunion, Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles de La Réunion (FDGDON), Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement, (INRAe), Institut de recherche pour le développement (IRD), Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN), et le Groupement de défense sanitaire (GDS), l'ensemble étant situés à proximité et en interaction avec la biofabrique Coccinelle, le Parc national de La Réunion avec son antenne sud qui s’installera à partir de 2022.

Sur site, les nouveaux bâtiments construits dans le cadre du programme couvrent quatre thématiques principales : l'écologie terrestre, la biologie moléculaire, les ressources génétiques, et un espace commun pour une économie d’échelle et de coûts sur les activités scientifiques préparatoires.
Ces nouveaux dispositifs permettent de renforcer les activités de recherche agronomique menées en partenariat au sein du Pôle de protection des plantes telles que la contribution au dispositif d’épidémiosurveillance vis à-vis à bioagresseurs tropicaux majeurs, la participation à la transition agroécologique et le renforcement du biocontrôle avec la mise au point de moyens de lutte biologique notamment, ou encore la protection, la restauration et la valorisation de la biodiversité locale et en océan Indien par la conservation des ressources biologiques d’intérêt sur le plan alimentaire, avec une démarche de structuration des filières, mais aussi la lutte contre les espèces exotiques envahissantes avec le développement d’outils d’aide à la décision pour les gestionnaires.
Un espace de travail majeur “constituant une véritable plateforme de recherche au service de l’agriculture réunionnaise et de l’océan Indien, cette infrastructure reflète notre volonté de participer avec nos partenaires au rayonnement scientifique et technique de La Réunion et de l’océan Indien (…) C’est l’une des plus importantes infrastructures du Cirad en France”, explique Elisabeth Claverie de Saint Martin, PDG du Cirad.

Sur la partie technique, la volonté d'un modèle de développement durable avec une maîtrise affirmée de la consommation d’énergie était au cœur du projet, et l'extension du Pôle de protection des plantes a été conçue pour avoir un impact le plus faible possible sur l’environnement.
Ainsi, l'infrastructure permet d'assurer le confort des occupants uniquement grâce à la ventilation naturelle de ces espaces, donc sans utilisation de climatisation, une ventilation créée par un jeu de porosité entre les façades verticales, horizontales ou inclinées, le tout est complété par une forte interaction avec l’environnement extérieur qui vient, par la mise en place d’un jardin paysagé, assurer un îlot de verdure et de fraîcheur, permettant ainsi un refroidissement adiabatique de l’air entrant dans ces espaces. Ce procédé est appelé “bio climatisation”.

Enfin, dans le cadre du Plan France Relance, la toiture du bâtiment sera dotée d’une couverture de panneaux photovoltaïques, des travaux qui permettront d’inscrire le bâtiment dans un modèle de moindre dépendance vis-à-vis du réseau électrique, et dans une optique de développement durable. “Notre ambition est de réduire les besoins en énergie et de façon plus globale l’empreinte carbone des activités et infrastructures du Cirad. Le 3P à La Réunion est exemplaire dans cette démarche”, commente Elisabeth Claverie de Saint Martin, PDG du Cirad.

 

Damien CHAILLOT