Le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé mardi, après une manifestation en sa faveur à Caracas, qu'il envisage de déclarer un « état de commotion extérieure » pour faire face aux « agressions » des États-Unis.
Les États-Unis ont déployé il y a près d'un mois huit navires et un sous-marin dans la mer des Caraïbes et ont affirmé qu'au moins trois embarcations de présumés trafiquants de drogue en provenance du Venezuela ont été détruites, tuant 14 personnes.
Donald Trump a réitéré lundi à l'ONU que les États-Unis utilisent leur « puissance militaire » pour détruire les « réseaux de trafic du Venezuela », dirigés, selon lui, par Maduro, qui nie ces accusations. Le Venezuela parle d' « exécutions » de pêcheurs dans les Caraïbes. « Nous pourrions déjà dire que le premier décret est presque établi », a déclaré Maduro en montrant un dossier rouge indiquant « Décret par lequel est déclaré l'état de commotion extérieure sur tout le territoire national ».
« Nous préparons d'importants décrets (...) pour tout scénario qui pourrait se présenter. Le Venezuela ira de l'avant », a-t-il ajouté depuis le palais de Miraflores, où il s'est réuni avec de hauts responsables du gouvernement. Le président n'a pas expliqué quelles mesures il allait appliquer s'il décrétait cet « état de commotion ».
Selon l'article 336 de la Constitution, « il pourra être décrété un état de commotion intérieure ou extérieure en cas de conflit interne ou externe, mettant sérieusement en danger la sécurité de la Nation (...) Il pourra durer jusqu'à quatre-vingt-dix jours, prorogeable jusqu'à quatre-vingt-dix jours supplémentaires ». « Une loi organique réglera les états d'exception et déterminera les mesures pouvant être adoptées sur leur base », précise le texte.
Réactions aux moqueries de Trump
Des centaines de civils et militaires ont défilé mardi à Caracas en faveur de Nicolas Maduro, se montrant aussi solidaires d'une femme vénézuélienne moquée par Donald Trump.
« Gardons le fusil et le moral hauts », a crié depuis une énorme plateforme l'une des animatrices de la marche convoquée pour soutenir Maduro face aux « menaces » des États-Unis. « Nous ne permettrons à aucun empire nord-américain d'envahir notre pays et nous sommes prêts à ce qu'ils veulent (...). Notre président n'est pas seul », a déclaré à l'AFP Dailyn Mota, 38 ans, fusil à l'épaule.
Le président américain s'est aussi moqué, dans une vidéo partagée sur son réseau Truth Social lundi montrant un supposé entraînement de cette milice, d'une femme de forte corpulence en train de courir avec un fusil. « TOP SECRET : Nous avons surpris la milice vénézuélienne en entraînement. Une menace très sérieuse ! », raille Donald Trump.
Lors d'un intervention mardi, le ministre de la Défense vénézuélien, Vladimir Padrino López, a qualifié la publication de Trump d' « acte de mépris » inacceptable. « La moquerie est un acte de faible valeur humaine, la moquerie (...) c'est du suprémacisme, la moquerie c'est du racisme », a lancé le général, précisant que les femmes apparaissant dans la vidéo divulguée par Trump ont été décorées sur ordre de Maduro.
« Qu'il se moque, mais nous, nous sommes ici des gens réels, nous sommes prêts pour la bataille, ces gens-là (les Américains, ndlr) ne méritent pas qu'on leur prête attention », a déclaré à l'AFP Nohelia Figuera, dirigeante communautaire du quartier populaire d'Antimano de Caracas.
Avec AFP