Quatre-vingt quinze pays ont appelé, mardi lors du sommet de Nice sur l'océan, à l'adoption d'un traité "ambitieux" sur la pollution plastique prévoyant une réduction de la production de ce polluant qui sature toutes les mers du globe.
"Nous demandons l'adoption d'un objectif mondial visant à réduire la production et la consommation de polymères plastiques primaires à des niveaux durables", écrivent les signataires de cette déclaration.
Symbolique, cette déclaration est "importante" parce que des pays "essayent de nous faire croire que c'est en agissant sur la collecte, le tri et le recyclage que nous allons mettre un terme à la pollution plastique", a déclaré à la presse la ministre française de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher."Ceci est un mensonge, nous n'avons pas, nous ne pouvons pas soutenir ce mensonge", a-t-elle ajouté.
Les pays signataires représentent plus de la moitié des 170 pays impliqués depuis 2022 dans la négociation d'un traité sur le plastique.
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Les négociations pour un traité contraignant sur la pollution plastique doivent reprendre début août à Genève. La dernière session s'était achevée sur un échec en décembre dernier à Busan (Corée du Sud)."Cette déclaration est essentielle car elle envoie un signal très fort", a estimé Alicia Bárcena, ministre mexicaine de l'Environnement et des ressources naturelles.
Les discussions de Busan sur le plastique qui se sont tenues entre les représentants de plus de 170 pays se sont enlisées à la suite de l'émergence d'un bloc de pays essentiellement producteurs de pétrole (Arabie Saoudite, Russie, Iran..), opposés à toute limitation de la production mondiale.
La production de plastique est passée de 2 millions de tonnes en 1950 à 413,8 millions en 2023 et les plastiques représentent plus de 80% des déchets aquatiques identifiés, selon le baromètre sur l'état de l'océan Starfish.
Des millions de tonnes de plastique s'infiltrent chaque année, sous forme de microplastique, dans les nappes d'eau, les aliments et même le corps humain.
Avec AFP