Dans une lettre adressée au Premier ministre, les quatre parlementaires mahorais alertent sur les conséquences économiques d’un SMIC revalorisé sans mesures d’accompagnement. Ils proposent une application simultanée du SMIC et de la Lodeom dès septembre 2026, afin de préserver le tissu économique local. Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin.
À l'issue de la réunion en Commission mixte paritaire sur le projet de loi pour la refondation de Mayotte, les quatre parlementaires mahorais ont adressé une lettre solennelle au Premier ministre François Bayrou. Une missive dans laquelle ils dénoncent un déséquilibre dangereux entre deux mesures majeures du texte : la hausse du SMIC dès janvier 2026 et le report de l’application des exonérations Lodeom à janvier 2027.
« Nous, élus mahorais, souhaitons attirer votre attention sur les rédactions retenues pour les articles 15 et 15 bis », écrivent-ils. « Un alignement du SMIC sans application concomitante de la Lodeom risquerait de fragiliser durablement le tissu économique local ». Pour eux, ce décalage d’un an est « le ferment de conflits sociaux et de licenciements que notre économie ne pourra supporter ».
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La lettre rappelle que dans le régime actuel, l’exonération sur les bas salaires à Mayotte n’atteint que 54 euros par mois, contre 574,80 euros ailleurs. Selon eux, « cette énième disposition d’exception à Mayotte ne correspond pas à l’esprit du texte », et va à l’encontre de la zone franche globale promise pour l’archipel.
Les élus réclament donc un amendement de dernière minute : « Application de la Lodeom dans son régime le plus favorable et augmentation du SMIC à Mayotte au 1er septembre 2026 ». Ils précisent : « L’alignement complet sur le SMIC national sera atteint au cours de l’année 2027 ». À la veille du vote à l’Assemblée, les parlementaires mahorais posent leurs conditions et concluent sans détour : « Nous vous remercions pour l’attention portée à cette demande pour notre territoire ».
Le Premier ministre François Bayrou sera-t-il sensible à la démarche des 4 parlementaires mahorais unis autour de la demande ? réponse dans les prochaines heures, le vote devant avoir lieu le 10 juillet.
Anne-Constance Onghéna pour France Mayotte Matin