Taxation sur le secteur aérien : La FNAM et l'UAF dénoncent une mesure « disproportionnée et contre-productive» et réclament une  «véritable concertation»

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Taxation sur le secteur aérien : La FNAM et l'UAF dénoncent une mesure « disproportionnée et contre-productive» et réclament une «véritable concertation»

Ce lundi 14 octobre, Pascal de Izaguirre, Président de la Fédération nationale de l'Aviation et de ses métiers (FNAM) et Thomas Juin, président de l'Union des Aéroports Français (UAF) ont témoigné devant la presse, de «leurs préoccupations et inquiétudes» concernant le projet de taxation du secteur aérien, annoncé par le Gouvernement. Ils dénoncent une nouvelle fiscalité à l'impact « considérable» aux conséquences nombreuses : perte d'attractivité de la France, affaiblissement industriel, enclavement des territoires et destruction d'emplois. 

 

« L'Etat est dans le rouge et il va nous (le secteur aérien,ndlr) y conduire » a tonné Thomas Juin, président de l'Union des Aéroports Français (UAF) au cours de cette conférence de presse. « Nous avons affaire à un Etat qui manque cruellement de vision sur le secteur aérien français et ce qu'il apporte au pays !» poursuit-il. Après les compagnies aériennes Air Caraïbes et French Bee) du groupe Dubreuil et Air France par la voix de son président Ben Smith, c'est au tour de la Fédération nationale de l'Aviation et de ses métiers (FNAM) représenté par Pascal de Izaguirre et l'Union des Aéroports Français (UAF) présidée par Thomas Juin de réagir face au projet de loi de taxation du secteur aérien, prévu pour le Gouvernement.  

Instaurée en 2006 pour financer l'organisme international Unitaid à lutter contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Cette taxe, qui varie entre 2,63 euros pour un vol au départ de l’Hexagone vers une destination de l’UE ou des DROM en classe éco à plus de 60 euros pour un vol hors UE et DROM en classe affaire. Le 1er octobre dernier, le ministre délégué aux transports, François Durovray avait annoncé que cette taxe pourrait être revue à la hausse.  Bercy a confirmé jeudi la cible d'une taxation supplémentaire d'un milliard d'euros de l'aérien en France, lors de la présentation du projet de loi de finances (PLF) 2025.

Pascal de Izaguirre souligne, qu'au regard des premiers éléments, la filière «supporterait 55% du produit de cette taxe alors que l'aérien représente 6% des émissions de CO2 en France. C'est disproportionné et contre-productif, sur la taxation que nous devrions subir». Il dénonce l'absence d'étude d'impact sur les retombées de cette nouvelle taxation, qui viendrait alourdir davantage un secteur aérien français, «déjà lourdement taxé». Conséquences entre autres à long terme selon le président de la FNAM : une perte de la compétitivité globale, un report aérien vers des hub étrangers, un positionnement d'avions vers d'autres pays européens, réduction des fréquences ou encore suppression de certaines lignes. 

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Quels impacts pour l'Outre-mer ? 

Dans un contexte où la cherté des billets d'avion au départ et à destination des Outre-mer est souvent remise en cause, l'annonce d'une augmentation de la taxe de solidarité avait déjà alerté certaines compagnies aériennes desservant les territoires ultramarins. A l'instar d'Air Caraïbes et French Bee qui ont souligné une menace sur «la compétitivité des compagnies françaises et l’accessibilité au transport aérien, tant pour les ultramarins que pour les voyageurs internationaux». Dans un communiqué, la Région Réunion « a appelé le gouvernement à prendre en compte la situation particulière des territoires ultramarins » et a plaidé pour que les liaisons entre la France hexagonale et les territoires ultramarins soient exonérées de l’augmentation de cette taxe.

Le président de la FNAM Pascal de Izaguirre et le président de l'UAF Thomas Juin partagent ce constat d'un « choc fiscal appauvrissant le transport aérien». Les deux présidents paraissent sceptiques sur une exemption de cette taxe sur les billets d'avion pour les Outre-mer. « Il n'est pas possible d'exempter les Outre-mer. Ce sont des règles européennes. L'ancien gouvernement s'est essayé et y a échoué. C'est au gouvernement de mesurer toutes les conséquences des taxations qui pourraient peser lourdement sur certaines destinations», a avancé Pascal de Izaguirre.

De son côté, Thomas Juin, président de l'UAF, rappelle que cette taxation pourrait conduire à une perte de ressources importantes pour les collectivités locales, dépendantes du tourisme. S'appuyant sur une étude d'impact des mesures environnementales européennes et françaises sur les liaisons ultramarines, commandée par l'UAF et la FNAM en amont de l'annonce de cette nouvelle taxe gouvernementale, Thomas Juin dresse des prévisions très pessimistes pour les régions ultramarines dans les prochaines années. Tout d'abord, l'étude table sur une diminution de 14,4% en 2031 et 18,7% en 2050 de la demande des vols de l'Hexagone vers les DROM. Parallèlement, l'étude met en exergue une augmentation de 20,7% du prix du billet en  2031 et de 26,9% en 2050. « Quand on appauvrit le transport aérien, on appauvrit les filières touristiques dans les régions. Rien que pour la Guadeloupe, cela représente 61 millions d'euros de pertes touristiques en 2031» prévient le président de l'UAF.

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Demande de concertation

«Ce que nous demandons, c'est d'abord une véritable concertation, parce que pour l'instant, il n'y en a pas eu», a déclaré le président de la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam), Pascal de Izaguirre.  Avec Thomas Juin, le président de la FNAM a souhaité que l'étude d'impact soit consacrée au «bien-fondé et aux conséquences» de la taxation, et non à ses «modalités d'application» comme évoqué par le gouvernement. « Taxer le secteur aérien, c'est aussi taxer les passagers », a conclu Pascal de Izaguirre, Président de la Fédération nationale de l'Aviation et de ses métiers (FNAM).