Gaston Tong Sang a visité vendredi le Centre de traitement des appels (CTA), installé au deuxième étage du CHPF. Il a ainsi pu visualiser comment les pompiers gèrent les appels au 18 venant de Arue, Pirae, Punaauia et Hitiaa o te ra, et bénéficient de l’expertise du Samu hébergé dans la pièce voisine. Bora Bora sera la première commune hors de Tahiti à rejoindre le CTA, et bientôt le futur Établissement public d’incendie et de secours, dont l’ambition est de rassembler toutes les communes polynésiennes pour rehausser la réactivité et l’efficacité des services de secours. Détails avec notre partenaire Radio 1.
Pour les communes adhérentes, c’est l’assurance d’une réponse rapide et adaptée aux appels d’urgence, même lorsque leurs pompiers sont engagés sur des interventions et donc moins réactifs. Le Centre de traitement des appels doit bientôt – à la fin de l’année – muter en Établissement public d’incendie et de secours (Epis) prévu dans les textes depuis 2006 mais dont la mise en œuvre s’est heurtée à la résistance de certains tavana, et à des considérations financières. Depuis 2023, le Haut-commissariat et la directrice de la protection civile, le colonel Cécile Macarez, ont relancé le projet, notamment en mettant en œuvre la géolocalisation des appels d’urgence. L’État et le Pays se sont accordés sur le principe d’un financement partagé, et le ministre des Outre-mer Manuel Valls a annoncé lors de sa visite une participation annuelle de 21 millions de Francs.
Dans l’idéal, l’Épis devrait regrouper à terme toutes les communes polynésiennes pour une mutualisation non seulement du traitement des appels, mais aussi des études, des plans de prévention, ou des campagnes de sensibilisation à l’échelle du territoire. L’adhésion de la commune de Bora Bora, toujours friande d’innovation, pourrait aider à convaincre les communes de se joindre au mouvement. « J’ai senti que mes collègues des îles demandent encore à réfléchir, moi je pense qu’il faut exprimer une solidarité entière, totale, entre toutes les communes », dit Gaston Tong Sang.
Bora Bora, qui disposait d’une brigade mixte secours et sécurité civile, est de toute façon engagée dans la modernisation de ses moyens sur la recommandation de la chambre territoriale des comptes. L’accidentologie sur la Perle du Paficique n’est pas plus élevée qu’ailleurs, « mais comme c’est Bora Bora ça a plus d’impact sur l’opinion. »
« La nouvelle caserne de sapeurs-pompiers est en cours de réalisation, on pense l’inaugurer au mois d’octobre et je pense le faire en étant opérationnel avec le CTA », précise Gaston Tong Sang. Elle accueillera une dizaine de pompiers professionnels et une vingtaine de volontaires. Leur formation, sur l’île, à l’utilisation du logiciel utilisé par le CTA, est déjà planifiée.
Par Radio 1
