Augmentation possible de la taxe de solidarité : « Une surcharge fiscale » pour Air Caraïbes et French bee

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Augmentation possible de la taxe de solidarité : « Une surcharge fiscale » pour Air Caraïbes et French bee

Face à une possible augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d'avion, appelée aussi TSBA ou « taxe Chirac », les compagnies aériennes montent au créneau. Les compagnies du groupe Dubreuil, Air Caraïbes et French bee, dénoncent « une surcharge fiscale ».

Air Caraïbes et French bee, compagnies aériennes majeures opérant sur des axes stratégiques entre la France hexagonale et les Outre-mer, ainsi que des destinations internationales long courrier, ont exprimé dans un communiqué « leur opposition à l’augmentation prévue de la taxe de solidarité sur les billets d’avion ».

Cette taxe prélevée sur le prix des billets pourrait tripler dans les prochains mois, « menaçant la compétitivité des compagnies françaises et l’accessibilité au transport aérien, tant pour les ultramarins que pour les voyageurs internationaux ». Instaurée en 2006 pour financer l'organisme international Unitaid à lutter contre le sida, la tuberculose et le paludisme, cette taxe pourrait augmenter, a annoncé le nouveau ministre délégué aux transports, François Durovray, mardi 1er octobre.

Le gouvernement souhaite récupérer « un milliard d’euros de taxation supplémentaire » par an, avait expliqué Pascal de Izaguirre, président de la FNAM et PDG de Corsair. L’an dernier, cette taxe a rapporté 462 millions d’euros à l’État. « La France est l’un des pays d’Europe, voire le pays d’Europe, qui taxe déjà le plus lourdement son secteur aérien » a regretté Pascal de Izaguirre, alors que les compagnies sont aussi soumises, depuis 2020, a une écotaxe permettant de financer le ferroviaire.

Pour Air Caraïbes et French bee, « cette hausse aurait des conséquences néfastes à plusieurs niveaux et participerait à une distorsion de concurrence préjudiciable pour les acteurs français », en plus de « creuser les inégalités pour les populations les plus dépendantes du transport aérien, tout en limitant la capacité des compagnies à maintenir des tarifs compétitifs face à une concurrence internationale grandissante ».

Dans un contexte déjà tendu sur le terrain de la vie chère, Air Caraïbes souligne le risque d’une augmentation de cette taxe sur le prix des billets d’avion vers les Antilles, tandis que French bee craint pour « sa compétitivité » sur les « marchés ultra-concurrentiels » qu’elle dessert. « Les deux compagnies soulignent également les défis économiques qui touchent le secteur aérien, particulièrement depuis la crise sanitaire. Alors que l'aviation commerciale se relève tout juste de la pandémie, toute nouvelle charge fiscale pourrait menacer la compétitivité des compagnies aériennes françaises, déjà en situation de fragilité ».

Cette taxe, qui varie entre 2,63 euros pour un vol au départ de l’Hexagone vers une destination de l’UE ou des DROM en classe éco à plus de 60 euros pour un vol hors UE et DROM en classe affaire, est appliquée par seulement neuf pays depuis 2013 : le Cameroun, le Chili, la République du Congo, la France, Madagascar, le Mali, l’île Maurice, le Niger et la Corée du Sud. Si l’augmentation est actée, les passagers devraient débourser 140 euros de plus pour un vol long-courrier en classe affaires, et 50 euros supplémentaires pour un siège en classe éco.

Dans un communiqué, la Région Réunion « appelle le gouvernement à prendre en compte la situation particulière des territoires ultramarins ». « Une augmentation si conséquente de la taxe de solidarité sur les billets d’avion ne ferait qu’aggraver les inégalités sociales et territoriales, ainsi que les difficultés rencontrées par les compagnies aériennes », et « constituerait un obstacle supplémentaire à leur désenclavement qui est une condition essentielle de leur développement économique et touristique ». La Région Réunion demande que les liaisons entre la France hexagonale et les territoires ultramarins soient exonérées de l’augmentation de cette taxe.