Santé : un nombre d’IVG deux fois plus important dans les DROM en 2022, selon la DREES

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Santé : un nombre d’IVG deux fois plus important dans les DROM en 2022, selon la DREES

D’après la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES), le nombre d’IVG (interruption volontaire de grossesse) a atteint en 2022 son plus haut niveau depuis 1990 (16,2 IVG pour 1000 femmes âgées de 15 à 49 ans). Cette augmentation s’observe autant dans l’Hexagone (15,7%) que dans les départements et régions d’Outre-mer, où le taux est quasiment le double (30,7%). Les écarts perdurent entre les régions, les taux de recours allant de 11,6% en Pays de la Loire à 21‰ à Mayotte et 48,7% en Guyane. Plus de huit femmes sur dix réalisent leur IVG dans leur département de résidence (de 90,4% à 98,8% dans les DROM).

 

Un rappel pour commencer. Une femme a le droit, en France, de décider d’interrompre sa grossesse avant la fin de sa 14e semaine depuis mars 2022 (auparavant le délai légal était fixé avant la fin de la 12e semaine de grossesse). D’après le dernier rapport (septembre 2023) de la DREES, « En 2022, en France, 234.300 IVG ont été réalisées, selon les sources médico-administratives. Parmi celles-ci, 15.500 concernent des résidentes des départements et régions d’Outre-mer (DROM), y compris Mayotte. » 

Le taux de recours à l’IVG atteint 16,2 IVG pour 1000 femmes de 15 à 49 ans. Dans les DROM, il augmente particulièrement en Guyane, où il monte à 48,7 IVG pour 1000 femmes (48,7%) en 2022, contre 39,5% en 2019, soit plus du double des taux de recours les plus élevés enregistrés dans les régions hexagonales, à La Réunion ou à Mayotte. « En Guyane, les grossesses précoces sont plus fréquentes, il y a plus de méfiance par rapport à la contraception et il est probable qu’une part non négligeable des IVG concernent des femmes non résidentes, d’où un taux de recours élevé, et probablement surestimé du fait d’un dénominateur ne les prenant pas en compte », observe la DREES. 

En 2022, les IVG ont augmenté dans toutes les régions de l’Hexagone, après la baisse liée à la pandémie de Covid-19 en 2020 et 2021. « Dans les DROM, les taux ont également augmenté, malgré des niveaux déjà élevés, passant en moyenne de 28,9% (recalculé sans doublon) en 2021 à 30,7% en 2022 », relève la Direction des statistiques. La Guadeloupe est le seul département d’Outre-mer où le taux de recours n’a pas crû en 2022, diminuant de 1,4 point pour atteindre 40,6‰ IVG, tandis que le taux atteint 48,7% en Guyane. La DREES constate par ailleurs qu’en Guadeloupe, en Martinique et à Mayotte, la part des IVG tardives est toujours plus élevée que dans l’Hexagone, atteignant 6,6% à 6,7% des IVG en 2022.

L’organisme précise également que « l’indice conjoncturel d’avortement a augmenté dans toutes les régions et varie, pour la France métropolitaine, de 0,42 dans la région Pays de la Loire à 0,81 en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et, pour les DROM, de 0,67 à Mayotte à 1,67 en Guyane. En Île-de-France et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, 45% des IVG sont réalisées hors d’une structure hospitalière, contre seulement 12% dans les Pays de la Loire. À La Réunion, en Guadeloupe ou en Guyane, c’est même largement plus d’une IVG sur deux. »

Enfin, la DREES conclut que plus de huit femmes sur dix réalisent leur IVG dans leur département de résidence. « Malgré la situation sanitaire et ses conséquences, ce taux est constant depuis plusieurs années. Il varie de 52% en Ardèche à 96% dans le Bas-Rhin, avec des taux plutôt faibles en Île-de-France et plus élevés dans le Nord et le Nord-Ouest ». Dans les DROM, le taux oscille de 90,4% à 98,8%.

 

PM