Santé: La Guyane parmi les 4 départements pilotes du dispositif des Référents Parcours Périnatalité

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Santé: La Guyane parmi les 4 départements pilotes du dispositif des Référents Parcours Périnatalité

À compter du jeudi 20 janvier 2022, la Guyane fait partie des 4 départements pilotes pour l’accompagnement d’un Référent Parcours Périnatalité (RéPAP), au côté de l’Essonne, la Drôme et l’Indre-et-Loire. Le programme vise à construire un parcours personnalisé de suivi de grossesse, ainsi que du repérage et de l’orientation des femmes à risque de dépression du post-partum.



Ce sont 1500 femmes guyanaises qui pourront bénéficier cette année du programme RéPAP, parcours personnalisé de périnatalité coordonné, qui couvrira la période de la grossesse jusqu’aux trois mois révolus de l’enfant.
La participation de la Guyane au programme est liée à un constat : ces dernières années, les cas de dépression du post-partum ont nettement augmenté, bien que les autres risques liés à la grossesse diminuent sur la même période. Une situation qui trouve une partie de son explication dans le fait que la grossesse est un moment où les vulnérabilités médico-psychosociales peuvent apparaître, ou bien être exacerbées, et devenir sources de ruptures du parcours périnatalité avec un recours accru aux urgences. 

L’observation se confirme dans les chiffres de la Commission nationale de la naissance et de la santé de l’enfant réalisé en 2014 : 23,6 % des femmes ont déclaré qu’il leur était arrivé de vivre au cours de leur grossesse « une période d’au moins deux semaines consécutives pendant laquelle elles se sentaient tristes, déprimées, sans espoir » et 18,2 % ont connu « une période d’au moins deux semaines pendant laquelle elles avaient perdu l'intérêt pour la plupart des choses comme les loisirs, le travail ou les activités qui leur donnent habituellement du plaisir ».
En outre, 17 % ont fumé au moins une cigarette par jour au troisième trimestre de la grossesse et 2,1 % ont consommé du cannabis, 5,4 % des femmes enceintes ont connu une menace d’accouchement prématuré ayant nécessité une hospitalisation et 1,7 % ont rapporté avoir subi des violences physiques pendant la grossesse. 

Ainsi, 4 départements seront pilotes pour ce nouveau dispositif du RéPAP, qui proposera un accompagnement psycho-social, différent du suivi de grossesse. Les Guyanaises concernées, jusqu’à 1500 parturientes, pourront rejoindre ce dispositif avant le septième mois de grossesse, pour en bénéficier jusqu’à trois mois après l’accouchement. 

Les seules conditions fixées par l’étude sont l’accès aux droits de l’Assurance Maladie et le rattachement à la Caisse Générale de Sécurité Sociale (CGSS) de Guyane, ainsi que la domiciliation dans l’une des communes bénéficiant d’un Référent Parcours Périnatalité : Cayenne, Rémire-Montjoly, Matoury, Macouria, Kourou, Montsinéry-Tonnégrande, Saint-Laurent-du-Maroni, Grand-Santi, Papaïchton et le village de Taluen.

Suivi pluridisciplinaire et personnalisé

Le parcours acté, le suivi consistera en quatre entretiens : après l’entretien prénatal précoce, au 8e mois de grossesse, 15 jours puis trois mois après la naissance, ainsi qu’un suivi téléphonique de conseil et de réassurance de la parturiente, disponible pendant l’ensemble du programme, jalonné d’activités de coordination du parcours, en lien avec tous les professionnels intervenant auprès de la femme enceinte.

De ce suivi, découlera une adaptation du parcours puisqu’à l’issue de chaque entretien, le RéPAP remplira un questionnaire de vulnérabilité, avec pour objectif de repérer les situations pouvant représenter des facteurs de complication de la grossesse, avec 4 indicateurs prioritaires : les conduites addictives, situations de Handicap, violences de tous types, actuelles ou antérieures, et la vulnérabilité psychique.
Enfin, les RéPAP prendront en compte des indicateurs secondaires tels que l'âge, la barrière linguistique, l’environnement, les ressources du foyer, le logement, les moyens de transport, le suivi de grossesse, qui permettront, en fonction du résultat, de proposer un parcours renforcé à tout moment du suivi.

Initié notamment par l’Agence Régionale de Santé (ARS), le dispositif RéPAP bénéficie d’un financement de la Caisse Générale de Sécurité Sociale. Les URPS, médecins et sage-femmes, le service de la protection maternelle et infantile (PMI), les hôpitaux, l’équipe mobile de pédopsychiatrie, le Groupement de Coopération Sanitaire (GCS) Guyasis y participent. Les 31 Référents parcours périnatalité du territoire sont très majoritairement des sage-femmes, ainsi qu’un médecin libéral de Saint-Laurent-du-Maroni et des médiatrices en santé publique dans les communes du Maroni. 

 

Damien CHAILLOT