Passage de l’Ouragan Irma en septembre 2017, pandémie de Covid-19 en 2020-2021, l’île de Saint-Barthélemy a connu de dures épreuves. Son économie s’est pourtant rapidement relevée, particulièrement dans le domaine du tourisme, les autres secteurs connaissant également une forte croissance, d’après le rapport annuel de l'Institut d'émission des départements d'Outre-mer (IEDOM) pour l’année 2022.
Sur le plan démographique, la population de l’île atteignait 10.457 personnes en 2020, selon l’IEDOM. Entre 2014 et cette dernière date, la population a augmenté en moyenne de 1,7%, chaque année. Avec une densité moyenne de 498 habitants par kilomètre carré, Saint-Barthélemy a l’une des densités les plus fortes de France. « À titre de comparaison, la densité de la population est de 230 hab./km2 en Guadeloupe et de 121,03 hab./km2 en France (hors DOM) », précise l’organisme.
La population active de Saint-Barthélemy (6884 personnes en 2020) reflète une dynamique de croissance continue (+19,2% entre 2011 et 2020). Elle bénéficie notamment d’un solde migratoire positif lié à l’important recours en main-d’œuvre extérieure qui accompagne le développement de l’île et se retrouve principalement dans les secteurs de l’hébergement/restauration et du bâtiment. Un phénomène accentué avec la reconstruction post-Irma. Saint-Barthélemy se caractérise ainsi par un taux d’activité élevé et un taux de chômage faible. « En 2020, ils s’établissent respectivement à 87,4% et 4,2%. Les hommes demeurent majoritaires parmi les actifs ayant un emploi (57,1%), et les femmes sont davantage au chômage (5,2%) que les hommes (3,4%) », rapporte l’IEDOM.
L’activité économique de Saint-Barthélemy est portée essentiellement par le tourisme, concentré sur des produits et services haut de gamme, attirant principalement une clientèle fortunée. En 2022, ce secteur a poursuivi sa reprise, commencée en 2021. « La fréquentation touristique augmente de 73,7% sur un an et 288.013 visiteurs ont été accueillis contre 165.837 en 2021 », observe l’IEDOM. « Malgré leur forte augmentation, les entrées maritimes restent inférieures à leur niveau d’avant crise, alors que les flux à l’aéroport les ont dépassés ». En 2022, la branche de l’hôtellerie et de la restauration a constitué l’employeur le plus important de l’île, occupant 36,6% de l’emploi total contre 20,3% en 2018.
Le secteur du BTP représente le deuxième pôle d’activité de Saint-Barthélemy, avec 19,5% des effectifs salariés. Selon l’IEDOM, il est resté bien orienté en 2022 : « Après avoir résisté aux effets de la crise sanitaire en 2020 grâce à une commande publique dynamique, l’activité du secteur se maintient en 2022 malgré une baisse des ventes de ciment (-12,6% sur un an), une première depuis 2018 (année de reconstruction consécutive à l’ouragan IRMA). Cependant, entre 2018 et 2022, la consommation de ciment a tout de même augmenté de 14% sur la période. » Pour l’institution, l’évolution des crédits immobiliers confirme également le dynamisme du secteur : ils ont augmenté de 4,6% par rapport à 2021, tirés entre autres par les investissements immobiliers des entreprises.
Les services marchands, hors transports, rassemblent les services aux entreprises (information et communication, activités scientifiques et de services administratifs), les services aux particuliers (hébergement-restauration et autres activités de services), les activités immobilières et les activités financières. Ils regroupaient 18,3% de l’emploi salarié à Saint-Barthélemy en 2022, et environ 70 % des financements des autres services marchands sur l’île concernaient les activités immobilières.
Quatrième secteur de l’île, le commerce a enregistré la création de 337 entreprises en 2022, sur un total de 532 nouvelles structures. « Les activités privilégiées sont : la prestation de services, notamment les petits travaux du bâtiment, le management de villa, les activités de nettoyage et la vente d’accessoires et de vêtements », note l’IEDOM. Le commerce représentait 16,7% de l’emploi salarié à Saint-Barthélemy en 2022. Enfin, parents pauvres de l’économie sur une île où les terrains sont rares et arides, les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche représentent des volumes restreints à l’échelle de Saint-Barthélemy tant en termes de production et d’emplois, que d’occupation du territoire. Ils ne représentaient ainsi que 0,1% de l’emploi salarié dans la Collectivité en 2021.
Pour aller plus loin ► IEDOM : Rapport annuel 2022 de Saint-Barthélemy
PM