Au bout de la nuit, après avoir bataillé pendant près de quatre heures et devant un public survolté le portant à bout de bras, Gaël Monfils remporte son bras de fer du premier tour face au solide argentin Sebastian Baez, 42ème mondial en 5 sets (3-6, 6-3, 7-5, 1-6,7-5). Un véritable exploit compte tenu du niveau actuel de l’Antillais, mais qui pourrait en appeler d’autres.
IL l’a fait. Revenant d’une longue blessure et après des résultats peu probants – une seule victoire depuis son retour – Gaël Monfils comptait sur cette édition de Roland Garros pour se relancer et effacer un début de saison catastrophique. Même s’il assure que le tennis n’est plus aujourd’hui sa priorité depuis qu’il est devenu papa, l’Antillais qui a du mal à retrouver son meilleur niveau, mais compétitif dans l’âme, était en quête d’un nouveau challenge, d’un nouveau souffle. A preuve, il vient de changer d’entraîneur, mettant fin à sa collaboration avec Gunter Bresnik pour lui préférer le Suédois Mikaël Tillström et le Néerlandais Peter Lucassen.
Actuellement navigant au 394ème rang mondial « La Monf », modeste, s’est fixé comme objectif de rentrer dans les premiers joueurs mondiaux. Ce premier tour en session de nuit où se retrouvent les vrais amateurs de tennis était donc le moment idoine pour retrouver ses sensations et entrer en fusion avec un public, dont il est le « chouchou ».
Le rôle déterminant du public
Ce public qui jouera un rôle déterminant dans ce match à enjeu pour l’ancien n°1 français. Car face ce jeune Argentin de 22 ans, Sebastian Baez, qui pointe au 22ème rang du classement ATP, le public a littéralement porté Gaël Monfils. Quelque peu tendu au début, l’Antillais a été rapidement mené. L’Argentin, un droitier au revers à deux mains prenant sa mesure pour le déborder et ravir le premier set (6-3). Mu par le public, le Français réagissait et se mit à jouer de mieux en mieux, lâchant ses coups et finit par égaliser (6-3) au deuxième set.
Devant un public de plus en plus survolté, c’est un Monfils batailleur, rappelant sa grande époque, malgré un argentin coriace et accrocheur, qui parvenait à arracher un troisième set d’une rare intensité (7-5). Mais à 2 sets à 1, rien n’était fait et la victoire serait longue à se dessiner, d’autant que tout indiquait que Baez n’était pas homme à se résigner sachant également que le temps jouait en sa faveur car il n’était pas évident que Monfils tienne le rythme.
Une « remontada » au cinquième set et un match épique
La crainte d’un relâchement et d’un coup de mou chez l’Antillais se fit sentir dès l’entame du quatrième set et l’Argentin en profita pour appuyer là où cela faisait mal pour s’adjuger sans coup férir le set (6-1) et revenir à égalité 2 sets à deux. Tout était à refaire. Et compte tenu des limites physiques de Monfils on ne donnait pas cher de sa peau.
Mais, le nouveau Monfils possède désormais un mental qui lui faisait défaut auparavant et littéralement transporté par le public, il parvenait à renverser ce diable d’Argentin, après avoir été mené 4-0 dans le cinquième set pour remporter une victoire éclatante (3-6, 6-3, 7-5, 1-6, 7-5) dans ce match épique.
Certes, il s’agit seulement d’un premier tour, mais compte tenu de ses galères physiques et de son niveau actuel, cette victoire s’apparente à un véritable exploit qui peut en appeler d’autres. Au deuxième tour, Monfils sera opposé au Danois Holger Rune, tête de série n°6, un sacré client. Mais ne dit-on pas que l’appétit vient en mangeant et Monfils nous a habitués à tellement de retournement de situation.
E.B.
