Babette de Rozières, une des « oratrices régionales » de Valérie Pécresse, s'est retirée mardi de l'organigramme en critiquant vivement le directeur de campagne Patrick Stefanini qu'elle a qualifié de « complètement nul ».
« Je ne peux pas cautionner une campagne tout à fait hors-sol avec un directeur de campagne complètement nul. Ça n'a ni queue ni tête, on ne comprend rien dans cette campagne, (...) ça ne m'intéresse pas », a affirmé Babette de Rozières sur CNews. « J'ai décidé non seulement de ne pas soutenir Valérie mais je dirai aussi à mes compatriotes de ne pas le faire car c'est un certain mépris qu'elle a affiché pour les Outre-mer », a-t-elle ajouté.
Selon la conseillère régionale LR d'Ile-de-France, native de Pointe-à-Pitre, « il n'y a aucune densité humaine » dans la campagne, « pas de sincérité, rien, on communique par Whatsapp avec un directeur de campagne (...) qui fait une campagne des années 80 ». « Quand on veut avoir un champion, il faut avoir un bon entraîneur. Elle a choisi un canard boiteux, elle en subit les conséquences », a ajouté Babette de Rozières selon qui Valérie Pécresse « s'est entourée de personnes pas au niveau ».
Sans apporter clairement son soutien à Emmanuel Macron, elle a estimé qu'en ces circonstances « très graves », il faudrait « ou reporter la présidentielle ou renforcer ce président qui gère l'Ukraine en ce moment ». La cheffe avait été missionnée par le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu qui l’avait chargée de dresser un état des lieux des cuisines Outre-mer. Elle a rendu son rapport fin février.
Également invité sur le plateau de CNews, le maire LR de Chalon-sur-Saône Gilles Platret a estimé que « l'entourage de Valérie Pécresse est un vrai et énorme problème ». « La campagne a été malmenée depuis le départ et M. Stefanini en est en grande partie responsable », a-t-il ajouté, estimant que « l'entourage ne doit pas être protecteur, une campagne c'est une prise de risques ». Ancien porte-parole de LR, ayant lui-même pris du recul fin janvier par rapport à la campagne, Gilles Platret fait l'objet de spéculations régulières sur un éventuel rapprochement avec Éric Zemmour.
Patrick Stefanni, ancien directeur de campagne de François Fillon, avait déjà été durement critiqué début février par l'ancienne ministre Rachida Dati qui l'avait qualifié de « loser » et de « déserteur » dont elle n'a « pas de leçons à recevoir ». La campagne de Valérie Pécresse patine depuis quelque temps et dimanche l'ancienne ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, pourtant membre du « conseil de défense » sur l'Ukraine réuni par la candidate LR, avait refusé sur I24 de dire si elle voterait pour elle à la présidentielle.
Selon une étude Elabe pour BFMTV et L’Express publiée mardi soir, la candidate LR chute à 10,5% des intentions de vote au premier tour, loin derrière Emmanuel Macron (33,5%), Marine Le Pen (15%), Jean-Luc Mélenchon (13%) et Éric Zemmour (11%).
Avec AFP.