Plan Sargasses 3 aux Antilles, lutte contre la pêche illégale en Guyane, Projet d'Eolien offshore à La Réunion, les mesures du CIMer en faveur des Outre-mer

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Plan Sargasses 3 aux Antilles, lutte contre la pêche illégale en Guyane, Projet d'Eolien offshore à La Réunion, les mesures du CIMer en faveur des Outre-mer

Alors que la France affirme de plus en plus sa vocation maritime, le Comité interministériel de la mer (CIMer) 2025 présidé par le Premier ministre François Bayrou s'est tenu ce lundi 26 mai à Saint-Nazaire, sur les chantiers navals de l'Atlantique. Accompagné des ministres de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher et du Transport Philippe Tabarot, de l'Industrie et des Energies Marc Ferracci, François Bayrou a décliné la nouvelle politique maritime de la France pour les prochaines. Une nouvelle feuille de route qui s'inscrit comme une « réponse transversale et globale» aux différents enjeux de décarbonation, de sécurité et souveraineté maritime. Diverses mesures concernent les territoires ultramarins.

 

Le Comité interministériel de la mer (CIMer) 2025 entend prendre un tournant stratégique, notamment pour les territoires d’outre-mer face à des risques nombreux et multiples. « À tous ces risques ( sécuritaires, environnementaux), nous devons apporter une réponse qui soit claire, efficace et durable au niveau mondial et européen et à notre niveau national», a déclaré François Bayrou soulignant que la mer constitue à la fois « une ressource» ,« un écosystème à protéger» et une « zone de danger».

Les Outre-mer, représentant 97 % de la zone économique exclusive française, sont au cœur de la nouvelle dynamique impulsée par l’État, entre résilience écologique, développement économique et souveraineté maritime. « Ces trois défis que je viens d'énoncer, économiques, environnementaux et stratégiques, touchent tout particulièrement nos Outre-mer, sans lesquelles la France ne pourrait pas être une puissance maritime.», a rappelé le Premier ministre.

 Un engagement renforcé pour l’environnement marin ultramarin

Face aux menaces environnementales croissantes, plusieurs mesures fortes ont été adoptées pour protéger les écosystèmes sensibles des outre-mer ave le lancement du troisième plan de lutte contre les sargasses dans les Antilles« La lutte contre les sargasses est un axe prioritaire de cette politique maritime dans les Outre-mer. Ces algues brunes défigurent nos côtes dans les Antilles, empêchent la baignade, rendent impossible la vie des riverains, et présentent une menace pour leur santé». Ce plan cible la prévention sanitaire, le soutien à la collecte et à la valorisation de ces algues envahissantes, dont l’impact social et économique est considérable. Le Premier ministre a ainsi annoncé des moyens matériels supplémentaires avec l'apport de 5 sargators, des grues et des barges de stockages dédiées.  

Parallèlement, une feuille de route interministérielle pour améliorer la qualité des eaux côtières a été annoncée. L’objectif : agir en amont sur les pollutions issues de la terre pour garantir des milieux propices à la pêche, à l’aquaculture et au tourisme.

Autre mesure emblématique : la révision de la Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte, avec une attention particulière portée aux zones ultramarines menacées par l’érosion littorale.

Former, recruter et stabiliser les filières maritimes

Conscient du besoin de compétences locales, le CIMer a décidé de pérenniser le CAP maritime de Matiti en Guyane.  «Cette formation participe pleinement à la reconstruction d'une filière légale de la pêche, dans un territoire où la pêche illicite a pris le dessus», a souligné François Bayrou

Le Cimer a également acté l'ouverture d'un baccalauréat professionnel Ponts et Machine en Polynésie française dès 2025 qui « formera les élèves à la conduite et à la maintenance, et leur permet, une fois diplômés, de devenir capitaines de navires de pêche ou de navires à passagers, mécaniciens ou encore responsables d'entreprises dans le secteur maritime.»

Infrastructures, sécurité et souveraineté

La résilience passe aussi par des investissements concrets. À Mayotte, durement touchée par le cyclone CHIDO en décembre 2024, un plan de reconstruction du secteur maritime a été lancé : transformation du port de Longoni, modernisation des équipements, retrait des épaves et financement via les fonds européens et nationaux.

Dans le même esprit, le registre de Wallis-et-Futuna pour les navires de croisière va être simplifié pour devenir un véritable outil de compétitivité, tandis que la Guyane bénéficie de mesures renforcées contre la pêche illicite, avec la destruction facilitée des navires sans pavillon et l’usage accru de drones pour la surveillance maritime.

Vers une transition énergétique en mer

Autre axe stratégique : le développement de l’éolien offshore à La Réunion, avec des études de faisabilité et une consultation publique pour intégrer ces projets au réseau électrique local. En lien avec l’objectif de neutralité carbone, l’État soutient également la décarbonation de la flotte ultramarine, en facilitant l’accès aux financements et en valorisant les retombées économiques des projets éoliens en mer.