Il y a 3 ans, dans une volonté d’amplifier la création de coopératives hors de l’hexagone, la Confédération générale des Scop et des Scic lançait un Programme Outre-mer (POM), en partenariat avec l’UR Scop Île-de-France Centre-Val de Loire DROM-COM (UR SCOP ICD). Avec le soutien récent du ministère Outre-mer, le Programme va renforcer son impact pour voir émerger plus de Scop et de Scic potentiellement créatrices d’emplois.
Si historiquement, si Scop et Scic sont déjà bien implantées à La Réunion, elles ont besoin d’être redynamisées et démultipliées dans tous les territoires d’Outre-mer, affirme La Confédération Générale des Scop dans son communiqué. Une voie rendue possible par le récent soutien au programme du ministère Outre-mer. Aujourd’hui dans les départements et régions d'Outremer, on compte 94 Scop et Scic dont 51 situées sur la seule île de La Réunion, véritable moteur de ce modèle de gouvernance participative, puisque le département représente 1 650 emplois sur les 1 795 comptabilisés en Outre-mer.
Jacques Landriot, président de la CG Scop : « C’est une réalité de plus en plus tangible, puisque les Scop et les Scic connaissent une nouvelle dynamique dans les Outre-mer. Longtemps territoires à défricher pour le Mouvement Scop, elles rencontrent aujourd’hui une nouvelle dynamique, qui a poussé la CG Scop à lancer il y a trois ans le Programme Outre-mer pour accélérer la création de Scop, Scic et CAE dans ces territoires. C’est d’ailleurs à La Réunion qu’est installée la direction du Programme Outre-mer, sous la houlette de Frédéric Sanchez pour permettre ainsi de créer à minima 20 coopératives d’ici 2026 sur l’île. On assiste à une véritable accélération qui n’est pas prête de s’arrêter ! En effet grâce au soutien du ministère des Outre-mer, le programme se développe partout dans les DROM et les COM ».
L’année 2023 signe une montée en puissance du POM avec la création de deux postes visant à réduire les distances et aider à la création plus rapide de nouvelles coopératives dans l’ensemble des territoires d’Outre-mer. Pour Frédéric Sanchez, responsable du Programme Outre-mer de la CG Scop : « La première raison d’être du Programme Outre-mer, ce sont bien les demandes nouvelles qui émanent des territoires et auxquelles il est urgent de répondre. À la Réunion, des coopératives historiques, comme La COR, sont sollicitées par des porteurs de projet. À Mayotte, plusieurs initiatives arrivent, comme aux Antilles, en Guyane ou même dans le Pacifique ».
Le POM a été bâti pour informer, répondre à des problématiques de créations d’emploi dans tous les secteurs et pour innover dans la transition écologique. Pour ce faire, le programme effectue des visites dans chaque territoire pour identifier les besoins spécifiques. À terme, il pourrait y avoir des correspondants dans chacun d’entre eux, poursuit Frédéric Sanchez : « On apporte des réponses économiques collectives dans des territoires où la solidarité est bien structurée, comme à la Réunion mais également dans des territoires où les coopératives existent à peine, en délivrant des sessions d’information et de sensibilisation à l’entreprise coopérative. Cela va se faire dans une logique partenariale, avec l’aide des collectivités locales, des correspondants économie sociale et solidaire des directions du travail, des CRESS et de tous les acteurs du développement économique. Cela permet d’être identifiés comme des acteurs officiels, d’être des référents, dans des endroits où les entrepreneurs n’ont pas toujours de conseil vers qui se tourner ».
Le soutien financier de l’Etat, par le biais du ministère des Outre-mer, s’est accompagné de l’intégration du Programme Outre-mer dans un partenariat conventionné plus large avec les réseaux largement impliqués dans les territoires d’Outre-mer : France Active, l’ADIE et Initiative. Le ministère soutient la Confédération générale des Scop à hauteur de 110 000 euros avec pour objectif d’accompagner les projets coopératifs dans les 2 océans en renforçant la présence de la CG Scop à La Réunion, de déployer les outils financiers du Mouvement coopératif, qui disposent de fonds actuellement sous-mobilisés et qui peuvent venir en complément des prêts participatifs de France Active, et enfin d’augmenter le taux d’adhésion des coopératives au mouvement régional.
Damien Chaillot