Opération Résilience contre le Covid-19 : Comment fonctionne-t-elle dans les Outre-mer ?

Vue du porte-hélicoptère Dixmude, souvent utilisé pour l’Opération Résilience ©Ministère des Armées

Opération Résilience contre le Covid-19 : Comment fonctionne-t-elle dans les Outre-mer ?

Dans les territoires d’Outre-mer, rares sont ceux qui n’ont pas entendu parler ou bénéficié de l’Opération Résilience. Lancée en mars 2020, elle représente l’engagement et la contribution des armées contre la propagation du Covid-19 parmi les populations. Au sein de contextes parfois très contraignants, elle a permis de sauver de nombreuses vies, en particulier avec ses évacuations sanitaires ou ses affectations d’experts médicaux et logistiques. Mais quelle est la nature exacte de cette opération, notamment dans les régions ultramarines ? Outremers360 s’est penché sur cette question. 

Dernières interventions de l’Opération Résilience dans les Outre-mer : une campagne de vaccination itinérante à Thio en Nouvelle-Calédonie en octobre 2021 ; une opération de transfert par voie aérienne de patients atteints du Covid-19 le même mois dans le même territoire ; un module militaire de réanimation déployé du 2 août au 8 octobre 2021 au Centre universitaire hospitalier de Martinique ; 14 évacuations médicales par hélicoptère Puma des Forces armées en Guyane en renfort aux Antilles du 1er au 26 septembre durant la 4e vague de Covid-19, entre les îles de l’archipel de Guadeloupe, Saint-Barthélemy, Saint-Martin et les différents centres hospitaliers ; appui logistique également en septembre 2021 aux communes ayant la charge d’accueillir un centre de vaccination éphémère en Polynésie…

Bref, ce ne sont pas les exemples qui manquent pour montrer l’utilité, sinon le caractère indispensable, de l’Opération Résilience actuelle dans les territoires ultramarins. Et encore ne parlons-nous pas de l’aide cruciale apportée durant l’année 2020, au début de la crise et lorsque les services publics étaient encore totalement démunis et désemparés face à la nouveauté et à la brutalité de la pandémie.

C’est justement le 25 mars 2020 que cette opération a été lancée par le gouvernement sur tout le territoire national. Déclenchée au titre du contrat opérationnel de protection du territoire, décrit dans le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, Résilience mobilise toutes les armées, directions et services. Son organisation s’appuie essentiellement sur les zones de défense et les forces de souveraineté, avec pour objectif d’apporter son savoir-faire aux autorités civiles dans des domaines allant du sanitaire à la logistique et même à la protection. 

Les porte-hélicoptères amphibies de la Marine nationale déployés en Outre-mer ©État-major des armées 

En ce qui concerne les Outre-mer, « la problématique particulière de l’insularité et des élongations propres aux territoires ultramarins nécessite la mise en place de moyens spécifiques », constate l’état-major des armées. Même si comme en France hexagonale les forces de souveraineté sont mobilisées pour venir en aide à la population et aux autorités civiles, « des renforts sont envoyés depuis la métropole pour accroître leur capacité d’appui et de soutien. Les militaires des régiments du Service militaire adapté ont en outre été placés sous le commandement opérationnel des commandants supérieurs des forces de souveraineté. » 

Ainsi, en mars 2020, Emmanuel Macron avait pris la décision d’envoyer deux porte-hélicoptères de la Marine nationale près des côtes de certaines régions d’Outre-mer afin de soutenir l’action de l’Etat dans la lutte contre la pandémie. Concrètement, le bâtiment Mistral avait réorienté une de ses missions vers Mayotte et La Réunion. Le 4 avril à Mayotte, il avait débarqué un sous-groupement tactique embarqué venu renforcer le détachement de la Légion étrangère de l’archipel. « Il a ensuite effectué le 10 avril une mission de chargement de plus de 200 tonnes de fret sur l’île de la Réunion. Ce fret, constitué d’eau, de denrées alimentaires et de matériel sanitaire, a été livré le 16 avril à Mayotte afin de soutenir les autorités locales dans la lutte contre l’épidémie », précise l’état-major.

Concernant le Dixmude, il avait atteint les Antilles le 17 avril 2020 chargé de près de 138 tonnes de matériel et de moyens de transports – 170 000 masques FFP2, un million de masques chirurgicaux et des centaines de litres de gel hydro-alcoolique, ainsi que quatre hélicoptères, selon le ministère des Armées. Le porte-hélicoptère comptait aussi à son bord des personnels de santé et des experts en désinfection. 

Toujours selon la même source, « grâce au Dixmude, des évacuations médicales de patients atteints du covid-19 sont désormais possible. En effet, les 4 hélicoptères sur le porte-hélicoptère Dixmude viennent renforcer la flotte d’aéronefs déployée sur les Antilles et la Guyane (soit 3 avions et 11 hélicoptères des armées, 1 avion et 1 hélicoptère des douanes, 2 hélicoptères de la sécurité civile et 2 hélicoptères de la gendarmerie) ». Au vu de la situation épidémiologique actuelle en Outre-mer, et particulièrement aux Antilles, il semble que l’Opération Résilience a encore de beaux jours devant elle. 

PM