One Ocean Summit : Les Outre-mer en première ligne

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One Ocean Summit : Les Outre-mer en première ligne

À partir de ce mercredi et jusqu’au 11 février se tient le One Ocean Summit à Brest. Objectif déclaré : « Renforcer la coopération pour une alliance durable avec l’océan ». Cet événement est organisé en coopération avec les Nations unies, la Banque mondiale, des partenaires publics et privés, des scientifiques, et des organisations non gouvernementales. On y parlera aussi des Outre-mer avec notamment une forte délégation de la Polynésie emmenée par le président de ce territoire, Édouard Fritch et bien sûr la présence du ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu.

 

Le President Edouard Fritch  participera vendredi au « Segment de haut niveau » du Sommet qui rassemblera autour d’Emmanuel Macron une vingtaine de chefs d’Etats et de gouvernements. En outre, une rencontre, en aparté, devrait avoir lieu entre les deux hommes à cette occasion. Il faut savoir que la Polynésie constitue 45% de l’espace maritime de la France. Edouard Fritch devrait également s’entretenir avec Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, pour signer une convention sur la biodiversité.

 Des représentants des Outre-mer français interviendront en présentiel ou en vidéo dans les divers ateliers et forums du One Ocean Summit. Entre autres, Harry Durimel, maire de Pointe-à-Pitre (atelier Résilience des villes et des territoires) ; ainsi que Huguette Bello, présidente de la Région Réunion, Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de la Culture et de l’Environnement de Polynésie, Pascale Alix-Laborde, conseillère régionale de l’environnement pour la collectivité de Saint Martin et le député européen Stéphane Bijoux (La Réunion) pour l’atelier Régions maritimes d’Europe - 200 millions d’usagers de la mer. 

En ce qui concerne les océans, l’importance des territoires ultramarins est, rappelons-le, cruciale. « Compte tenu de ses emprises terrestres, la France s’est vu reconnaître la ZEE (zone économique exclusive, ndlr) la plus vaste au monde, après celle des États-Unis et, de loin, celle qui est la plus diversifiée : 97% de la ZEE nationale se situe en Outre-mer », note ce mois-ci un rapport de la Cour des comptes sur la gestion et la protection de la ZEE de Polynésie. Les diverses thématiques abordées lors du sommet sont donc capitales pour les Outre-mer. Mais quelles sont-elles ? 

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Le One Ocean Summit a défini quatre principaux objectifs. En premier lieu, « Protéger les ressources et la biodiversité marines », à savoir contribuer à la protection et à la régénération de l’océan, dans le cadre d’une convergence des agendas climat, biodiversité et océan. « Il doit notamment permettre la création ou le renforcement du réseau mondial d’aires marines protégées, reposant sur la science, notamment dans les zones les plus sensibles, telles les mers australes, tropicales ou la Méditerranée », peut-on lire dans le dossier de présentation.

Deuxièmement, « Lutter contre les pollutions, notamment plastique ». « C’est principalement des activités humaines à réalisées à terre que résultent les dommages causés à l’Océan et à l’hydrosphère dans son ensemble : protéger les écosystèmes marins implique donc de transformer nos modes de production et de consommation », souligne le texte. Les organisateurs du Sommet envisagent ainsi l’ouverture de négociations pour l’adoption d’un traité international sur les plastiques engageant les gouvernements à réduire son usage et en assurer une gestion compatible avec les principes d’une économie circulaire.

Troisièmement, « Des solutions face au changement climatique ». Les océans, qui recouvrent plus de 70% de la surface de la planète, pourraient être des « espaces de solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ou préparer une nouvelle économie de la neutralité carbone ». Dans cette perspective, le Sommet envisage de promouvoir la décarbonation du transport maritime ; l’accélération de l’investissement vers des navires à zéro émissions ; l’électrification des ports pour lutter contre la pollution de l’air ; la promotion d’un label européen d’excellence environnementale et des initiatives régionales pour contribuer à l’alignement de cette activité avec l’objectif de l’Accord de Paris sur le climat.

Enfin, il s’agit de « Faire progresser la gouvernance de l’Océan ». Constatant que les océans sont au défi de l’extension de la coopération et du droit international ainsi que le théâtre de tensions de plus en plus vives, le document précise : « Le sommet de Brest doit être l’occasion de relancer l’ambition d’une gouvernance concertée de la haute mer et plus largement de la coopération pour la gestion durable des espaces et des activités maritimes ». Reste à savoir maintenant si toutes ces bonnes intentions se traduiront en actions concrètes.

 

PM