En amont des commémorations de l'abolition de l'esclavage du 10 mai, la Présidente de la Région Réunion Huguette Bello est actuellement à Paris dans le cadre de la commémoration nationale de la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Huguette Bello s'est entretenue ce mardi 9 mai avec le Président de la Fondation pour la Mémoire pour l'esclavage Jean-Marc Ayrault à l'Hotel de la Marine, siège de la Fondation. L'occasion d'échanger sur la célébration de la mémoire des Réunionnais Edmond Albius et Leconte de Lisle ou encore la transmission de l'histoire de l'engagisme.
« L'Hôtel de la Marine est devenu pour nous un endroit éminemment symbolique parce que c'est dans ce lieu que toutes les recherches ont été faites sur l'abominable code noir. Ce sont 60 articles qui sont offensants pour la dignité humaine et qui ont été appliqués dans toutes les colonies françaises», a souligné la présidente de Région Réunion en marge de sa visite.
Ce déplacement de la présidente de Région Réuniondans l'Hexagone se poursuivra ce mercredi 10 mai à Saint-Nazaire où la Région Réunion et la présidente de Région Huguette Bello sont les invitées d'honneur des commémorations de la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions de la ville.« Nous allons spécialement à Saint-Nazaire car bien avant qu'il y ait des textes sur l'abolition en 1789, Il y a un artiste réunionnais, Monsieur Maillot qui a mis en place une belle œuvre en statue de bronze, un bateau avec trois personnes enchaînées. Il y a un esclave enchainé, un autre esclave qui se bat pour être libéré, la troisième personne, c'est une femme et c'est l'avenir. Nous y allons car il y a un travail a été fait par le lycée de Saint-Nazaire et le lycée du Port, le lycée Léon de Lepervanche que nous allons mettre en valeur pour éveiller encore plus les consciences».
Lors de cette rencontre au sein de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, plusieurs thématiques ont été abordées comme la célébration de la mémoire des Réunionnais Edmond Albius et Leconte de Lisle, la transmission de l'histoire de l'engagisme, les liens entre La Réunion et ses voisins de l'Océan Indien. Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage a souligné les nombreuses initiatives qui émergent à La Réunion pour faire connaître les pans de ce passé, et notamment l'histoire de l'engagisme. «Nous menons un très gros travail avec les départements et régions qui représentent la diversité de la France, et un contact particulier avec la Réunion, son histoire originale. J'ai eu l'occasion d'être présent à toutes les manifestations de commémoration de l' abolition de l'eclavage à La Réunion. J'ai rencontré les élus, les associations et découvert de très nombreux projets qui sont engagés. J'ai le plaisir de recevoir la Présidente de Région Réunion qui est très engagée sur ces questions. Nous avons abordé un point qui est souvent oublié dans la connaissance de l'histoire de l'esclavage, il s'agit du développement de l'engagisme après l'abolition de 1848, très fort à la Réunion mais aussi dans les Antilles. C'est un volet de cette histoire qu'il faut réparer car elle est encore méconnue,oubliée. Nous avons convenu avec la Région Réunion de lancer ce chantier. Cela va demander un travail de mobilisation des chercheurs mais il faudra organiser des évènements, travailler avec les communautés d'origine. Il y a beaucoup de choses à faire car il y a une injustice mémorielle à réparer», a déclaré Jean-Marc Ayrault.