Le transport de six éoliennes de 4 MW chacune entre Fort-de-France et Macouba, dans le cadre du projet GRESS 2 & 3, marque une avancée significative dans la transition énergétique de la Martinique. Ce projet vise à augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique de l’île, en réduisant la dépendance aux énergies fossiles.
Un transport logistique hors norme, avec l’acheminement des composants des éoliennes a commencé le 11 décembre 2024. Il est réparti en deux étapes principales.
Par voie terrestre, 54 composants (mâts, nacelles, moyeux) sont transportés entre 21h et 4h du matin sur une période de 12 semaines, afin de minimiser les perturbations pour les habitants.
Par voie maritime, 18 pales, mesurant chacune 66 mètres, seront déplacées sur six semaines, à partir de mars 2025, depuis l’hydrobase du port de Fort-de-France jusqu’à un appontement provisoire à Macouba.
Ces opérations, complexes et minutieusement planifiées, impliquent deux entreprises : DMSL, basée en Martinique, et NMT Global Projects B.V.. L’entreprise DMSL a également recruté plus de 20 jeunes locaux pour renforcer ses équipes, soulignant l’impact socio-économique du projet.
Un impact environnemental et énergétique majeur
Le projet GRESS 2 & 3 veut représenter un pas important vers une Martinique durable. Avec une production annuelle estimée de 100 GWh, soit la consommation de 28 000 foyers martiniquais, elle représente dans le même temps une réduction des émissions de CO2 de 80.000 tonnes par an, correspondant à plus d’un tiers des émissions liées aux véhicules particuliers sur l’île.
Enfin, concernant l’augmentation des énergies renouvelables, la part de celles-ci atteindra 31 % du mix énergétique dès sa mise en exploitation au second semestre 2025.
Des défis techniques et organisationnels
Le transport terrestre doit composer avec des contraintes spécifiques, comme des restrictions sur certains ponts et l’arrêt des convois pendant les week-ends et la période des fêtes, du 21 décembre au 5 janvier. Les convois les plus impressionnants comprennent des composants pesant jusqu’à 109 tonnes.
Le projet s’inscrit dans la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) de la Martinique pour 2016-2023, confirmée pour 2024-2033. À terme, la production des parcs GRESS 2 & 3, combinée à celle des installations existantes, devrait couvrir la consommation moyenne de 42 000 foyers.
Damien CHAILLOT