En Martinique, les artisans du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) entrevoient une solution après de nombreuses tensions et mobilisations. Un accord a été trouvé entre la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) et les acteurs du BTP, visant à apurer une dette de 44 millions d’euros accumulée par la CTM.
Un accord, fruit de nombreuses discussions et protestations, met en place un agenda de paiement clair et précis. L’objectif principal est d’apurer les dettes de la CTM envers le secteur du BTP et d’éviter les paiements tardifs, parfois jusqu’à 90 jours, qui ont paralysé l’activité des entreprises locales, poussant certaines à la faillite.
Le plan d’action, signé par la CTM et les représentants du BTP, prévoit en premier lieu le règlement des dettes accumulées. Mais il va plus loin en offrant une visibilité sur les grands chantiers promis et projetés entre 2021 et 2028.
Yann Honoré, premier vice-président de la Fédération Régionale du Bâtiment et des Travaux Publics (FRBTP) de Martinique, s’est exprimé au micro de Martinique la 1ère : « Nous sommes satisfaits, mais nous sommes quand même vigilants. Nous allons suivre ce plan d’action de manière très assidue, car nous attendons de grands changements dans la manière dont la commande publique est gérée aujourd’hui. C’est une action qui est amenée à se développer parce que nous ne voulons pas cibler que la CTM, nous voulons travailler avec l’ensemble des maîtres d’ouvrage de la Martinique, privé comme public, parce que le secteur du BTP est en grande souffrance depuis plus de 15 ans ».
Entre 2016 et 2021, la CTM accusait plus de 230 millions d’euros de dettes. Si une cyberattaque a été évoquée comme l’une des raisons des retards de paiement actuels, la CTM reconnaît également un processus de gestion de facture sous optimal, comme l’explique Serge Letchimy, président du Conseil Exécutif de la CTM, au micro de Martinique la 1ère :
« Hors cyberattaque, il faut être honnête avec soi-même, on n'est pas dans les délais de paiement. Donc nous travaillons avec le service facturier que nous mettons en place avec l’État, c’est-à-dire que nous mettons en place un dispositif pour étudier en commun, pour réduire les délais d’instruction des factures ».
Cette solution et son plan d’action, explique le président de la CTM, inclut l’organisation de cinq ateliers thématiques au sein de la Collectivité, qui se tiendront pendant les trois prochains mois, afin de proposer des solutions concrètes.
La première réunion de travail est ainsi prévue dans trois mois avec le président du conseil exécutif de la CTM et les syndicats du BTP pour faire le point sur les avancées réalisées.
Damien CHAILLOT
