Martinique : 1 300 personnes mobilisées dans les rues de Fort-de-France

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Martinique : 1 300 personnes mobilisées dans les rues de Fort-de-France

Selon les autorités martiniquaises, 1 300 personnes défilent dans les rues de Fort-de-France ce lundi 22 novembre, suite à l'appel à la grève générale lancée par les syndicats, rapportent nos partenaires de RCI Martinique. À la mi-journée, les manifestants ont fait irruption au village d’arrivée de la Transat Jacques Vabre.

Les manifestants s'étaient donné rendez-vous au départ de la Maison des Syndicats à Fort-de-France aux alentours de 8 heures ce matin pour s'opposer une nouvelle fois à l'obligation vaccinale. Un appel à la grève générale qui a déjà provoqué plusieurs barrages sur les routes, et engendré d'importants embouteillages sur l'île. 

Le défilé comprend l'intersyndicale santé mais aussi d'autres syndicats de travailleurs tels que ceux des taxis de Martinique, des transporteurs et des marins. Tous convergent actuellement vers la préfecture dans un cortège composé également de travailleurs non syndiqués et de retraités.

À la mi-journée, le cortège des manifestants a convergé vers la préfecture. Les représentants syndicaux ont ainsi demandé à être reçu par le préfet Stanislas Cazelles. Mais estimant l'attente trop longue, une bonne centaine des manifestants a décidé de se rendre au village de la Transat Jacques Vabre mis en place pour accueillir la célèbre course. 

Plus tôt ce matin, l'accès au port de Fort-de-France, à la raffinerie et à plusieurs zones commerciales de l'île était bloqué, a indiqué la direction départementale de la sécurité publique. Plusieurs municipalités ont signalé des perturbations dans la restauration scolaire et l'accueil dans les écoles primaires.

Cette manifestation s'inscrit dans le cadre de l'appel à la grève générale lancé par 17 organisations syndicales aux revendications variées parmi lesquelles on compte la fin de l'obligation vaccinale et des suspensions pour les soignants, mais aussi la hausse des salaires et des minima sociaux et la baisse des prix des carburants et du gaz.

Les syndicats demandent également la prise en charge totale des tests de chlordéconémie, maladie liée au chlordécone, ce pesticide largement utilisé dans les champs de banane entre 1972 et 1993, et suspecté d'être responsable de nombreuses maladies comme le cancer de la prostate. Entre 2 000 et 3 000 manifestants sont attendus dans les rues du centre-ville du chef-lieu de la Martinique.

« La vie chère constitue l'élément le plus compliqué à gérer et l'élément de récrimination le plus fort de nos populations », a déclaré la sénatrice socialiste de Martinique, Catherine Conconne, plaidant pour ramener le taux du fret de 9,5% à 2,10% pendant une année. « Ça fait partie de l'artillerie que devrait déclencher aujourd'hui le gouvernement pour envoyer des signaux extrêmement concrets à des populations qui sont en souffrance et qui sont en rupture d'égalité quant au pouvoir d'achat et à l'accès aux produits de première nécessité », a affirmé Catherine Conconne.

« Il y a une situation extrêmement éruptive dans nos pays en ce moment », a ajouté la sénatrice, qui défendait un amendement au projet de budget pour 2022, alors que la situation s’est également tendue en Guadeloupe en fin de semaine dernière. Le Premier ministre, déclaré cas contact, reçoit actuellement les élus guadeloupéens en visioconférence depuis Matignon. 

Avec RCI Martinique et AFP