L’impact économique du premier confinement moindre en Outre-mer mais une reprise de l’activité incertaine, selon les CEROM

L’impact économique du premier confinement moindre en Outre-mer mais une reprise de l’activité incertaine, selon les CEROM

Les Comptes Economiques rapides pour l’Outre-mer a récemment publié une étude sur « les conséquences économiques de la crise sanitaire dans les outre-mer ». Cette note économique constate un impact certes moins important que dans l’hexagone. Toutefois les répercussions sont plus marquées dans certains territoires, notamment en Polynésie.

Selon le CEROM, l’impact du premier confinement de la crise sanitaire a été moindre en Outre-mer. L’Insee relève une baisse de l’activité durant cette période de l’ordre de -18 % à Mayotte, de -20 % à la Martinique et à la Guadeloupe, de -25 % en Guyane et -28 % à La Réunion. Dans l’Hexagone, ce taux de recul de l’activité était de 33%. Ce sont dans les collectivités du Pacifique que l’impact de la crise sanitaire est le plus élevé avec un recul de l’activité de 34% en Polynésie et de 44% en Nouvelle-Calédonie. Cette atténuation de l’impact économique s’explique par le soutien économique de l’activité et de l’emploi mais surtout par « le rôle amortisseur du secteur des administrations, dont le poids est à différents degrés plus important qu’en métropole et, pour les territoires du Pacifique, d’une durée de confinement plus courte». « Les DROM apparaissent comme les régions les moins affectées du fait du poids plus important du secteur non marchand dans leurs économies . En effet, le poids des services non marchands représente 54 % de la valeur ajoutée par secteur à Mayotte, entre 33 % et 37 % dans les autres DROM et en Polynésie française contre 22 % en France (la Nouvelle- Calédonie fait exception dans les Outre-mer avec un poids de 24 %)», explique l’INSEE.

En revanche, la baisse de l’activité a entrainé une baisse de la consommation, en raison de la fermeture de nombreux commerces et services, et des investissements. « À La Réunion, le recul de l’investissement est particulièrement marqué (-58 %) à cause de la chute de l’activité dans le secteur de la construction suite à l’interruption des chantiers, ce secteur recevant plus de la moitié de l’investissement. La crise sanitaire entraîne également aux Antilles et en Guyane un effondrement des exportations6, notamment aux Antilles dans les filières canne-sucre et fruits et légumes suite à l’arrêt des expéditions vers la métropole et en Guyane du fait de la déprogrammation de tous les lancements prévus par le centre spatial. Par ailleurs le confinement a entraîné au cours de cette période une chute de l’activité touristique dans l’ensemble des territoires ultramarins, avec par exemple une diminution de moitié des nuitées dans l’hôtellerie en Polynésie française au mois de mars.»

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Si à la fin du premier confinement, les indicateurs économiques montraient des signes encourageants de reprise, « notamment sous l’effet des dispositifs de soutien aux entreprises mis en place par les pouvoirs publics» avec un rebond de l’indice du climat desa ffaires dès le second trimestre dans le bassin Antilles -Guyane et dès le troisième trimestre dans le Pacifique, ce regain d’activité est nuancé par l’INSEE qui note « une activité des entreprises qui demeure toutefois sinistrée dans certains secteurs avec d’importantes tensions sur les trésoreries et les délais de paiement».

Reprise du tourisme, source d’inquiétudes

La reprise rapide de l’activité après le choc économique du premier confinement ne dissipe pas pour autant les inquiétudes des chefs d’entreprise sur les conséquences de la baisse d’activité connue en 2020 et sur les perspectives d’évolution de l’activité dans les prochains mois. La situation varie assez fortement selon les secteurs d’activité avec une chute de moitié estimée pour les activités touristiques. Viennent ensuite le BTP, l’industrie hors agroalimentaire, le commerce et les autres services et l’agriculture et l’industrie agroalimentaire. Le pessimisme des chefs d’entreprise est par ailleurs décroissant avec la taille de l’entreprise.

Au-delà des anticipations de baisses de chiffre d’affaires, les sources d’inquiétudes quant à l’avenir diffèrent selon les territoires. Pour les chefs d’entreprise des zones Antilles- Guyane et Océan Indien, les principales inquiétudes concernant l’activité future relèvent de contraintes internes(effectifs, organisation, conditions du travail). Dans le Pacifique, la question de la reprise de la demande demeure le premier sujet de préoccupation, notamment dans le secteur des activités touristiques.