La réanimation en Outre-mer présente ses atouts lors du congrès de la Société de réanimation en langue française

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La réanimation en Outre-mer présente ses atouts lors du congrès de la Société de réanimation en langue française

Lors du Congrès de la Société de réanimation en langue française qui s'est tenue la semaine dernière à Paris, une session était consacrée aux services de réanimation en Outre-mer, une première depuis le lancement de ce rassemblement des services de réanimation. Présents à cet évènement, le Professeur  Hatem Kallel, chef de pôle urgences et soins critiques à l’hôpital de Cayenne et Sylvie L’Hôtellier, infirmière et vice-présidente de la SRLF ont mis en exergue les caractéristiques de la  réanimation en Outre-mer.

 

C’était la première fois que le congrès de la SRLF proposait une session entière aux territoires ultramarins a souligné le Pr Hatem Kallel, chef de pôle urgences et soins critiques à l’hôpital de Cayenne.  Ses confrères Dabor Résière (Martinique), Mathieu Série (Nouvelle-Calédonie) et Audrey Rivière (La Réunion) étaient également présents. Lors de cette session consacrée à la réanimation en Outre-mer, le Pr Kallel a présenté « les points qui nous unissent, nos spécificités et nos difficultés » : des pathologies différentes de l’Hexagone avec l’accidentologie, la traumatologie liée aux violences, la jeunesse des patients, la mission d’accès au soin en raison de la précarité, le dynamisme de la recherche. «  Dans l'Hexagone, les prises en charge deviennent monotones et les sujets de recherche ont été épuisés », souligne le Pr Kallel.

Les  réanimateurs  en Outre-mer ont également  les difficultés de la profession. « En nombre de lits de soins critiques, en incluant la cardiologie, la neurologie et les soins continus, Mayotte et la Guyane sont les derniers de la classe, en France (…). En comparant avec différents pays du monde, la Martinique et la Guadeloupe sont au niveau des pays riches, la Nouvelle-Calédonie et la Guyane au niveau des pays à moyen revenu, et Mayotte au niveau des pays pauvres».

Les réanimateurs ultramarins ont présenté deux articles publiés ces deux dernières : l’un sur les pathologies infectieuses aux Antilles-Guyane et l’autre sur les envenimations vipérines dans la région amazonienne. « Ce qui a surpris les participants, c’est de constater que l’on travaille en réseau, que nous publions ensemble. En Guyane, on a recruté un praticien hospitalier grâce à l’article sur les infections tropicales graves. L’article sur les envenimations vipérines a provoqué des sollicitations du centre antipoison de Paris et du centre d’envenimation d’Indonésie, qui veut structurer la prise en charge sur son territoire. » C’est aussi un des aspects qui a marqué Sylvie L’Hôtellier : « J’ai lu le rapport de l’Igas (de préfiguration du CHU). J’ai trouvé que les objectifs et les ambitions pour les années à venir sont extraordinaires. Il y a des projets de recherche paramédicale».

Un tour d'horizon des services de réanimation en Outre-mer qui a séduit l'assistance. « Des professionnels sont intéressés (pour venir travailler dans les Outre-mer) mais ne savent pas comment s’y prendre», constate le Pr Kallel. D’autres avaient des hésitations.  Outre la visibilité obtenue, ce congrès va aussi déboucher sur des études multicentriques : sur la leptospirose, sur les infections tropicales graves dans tous les Outre-mer et sur l’interculturalité et le ressenti des soignants. « Nous avons montré le potentiel et les opportunités, conclut le Pr Kallel. Il y a surtout eu de la demande pour la Martinique, la Guadeloupe et La Réunion. J’ai rappelé que la Guyane existe, que les perspectives de carrière et de recherche y sont plus importantes que dans l'Hexagone».