La CTM s’engage à soutenir la Filière endométriose de Martinique

© Filière Endométriose de Martinique

La CTM s’engage à soutenir la Filière endométriose de Martinique

Ce mercredi matin 27 août, une charte a été signée entre la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) et la Filière endométriose de l’île. La collectivité s'engage à soutenir la prise en charge des femmes atteintes de cette maladie au sein des PMI par de la prévention. Détails avec notre partenaire RCI Martinique.


Une charte a été signée, ce mercredi 27 août, entre la filière endométriose de Martinique et la CTM. Par ce geste, la collectivité s’engage à soutenir la prise en charge des femmes atteintes d’endométriose au sein des PMI par de la prévention. La CTM s’engage aussi à soutenir financièrement la recherche sur l’endométriose pour améliorer le diagnostic sur le territoire.



Formation

La Fenm, elle, de son côté pourra bénéficier du réseau de centres de PMI et santé sexuelle de la collectivité, notamment pour de la formation, comme l’explique le Dr Medhi Jean Laurent, chef de service de l’unité gynécologique et mammaire au CHUM et président de la Fenm. « La CTM est un partenaire privilégié parce que dans les rôles de la filière, on a un rôle de formation et en particulier de formation des professionnels de premiers recours. Les sage-femmes et les infirmières travaillant dans les PMI sont nos partenaires puisqu'elles reçoivent nos patientes présentant des signes d'endométriose. Ces professionnels ont besoin de formation et on assure ces formations via la filière endométriose. Le maillage des PMI est important pour nous parce qu'elle couvre tout le territoire. Nous, les professionnels de santé, entre autres les professionnels de santé spécialisés comme les gynécologues et obstétriciens qui assurent la PMA ou qui assurent les prises en charge chirurgicales, sont situés essentiellement sur le centre, sur le CHU et sur la Clinique Saint-Paul. Le fait de pouvoir travailler avec les PMI, ça nous permet d'avoir une couverture territoriale de l'offre de soins.»

Accompagnement et prévention

Audrey Thaly Bardol, conseillère exécutive en charge de la santé, de la démographie, de la jeunesse et des solidarités, détaille le rôle des PMI. « Au sein de nos PMI, nous avons des médecins, des puéricultrices qui sont aux côtés des femmes dans l'accompagnement pendant les grossesses, mais pas que. Nous intervenons aussi sur le champ de la prévention, mais aussi très tôt dans les écoles. Prévention dans le cadre de l'endométriose, de l'accompagnement à la santé sexuelle, de l'accompagnement aussi de jeunes filles souffrant de précarité menstruelle. La collectivité territoriale accompagnera aussi ces médecins dans le cadre du financement de leurs recherches pour pouvoir identifier les femmes qui sont atteintes d'endométriose, mais qui ne sont peut-être pas encore dans leur parcours de soins. Donc, c'est finalement ce travail collaboratif entre les services de la PMI et les médecins qui font partie de l'association Endométriose Martinique.»

Un diagnostic difficile

Dr Medhi Jean Laurent explique pourquoi il y a des difficultés de diagnostic. « La problématique, c'est que le symptôme princeps, ce sont les dysménorrhées, les règles douloureuses. L'endométriose se manifeste essentiellement par des règles douloureuses, mais toutes les règles douloureuses ne sont pas de l'endométriose. Donc la difficulté, c'est de mettre un diagnostic sur un symptôme qui est très fréquent, surtout lors de l'adolescence ou chez les jeunes adultes. Donc la difficulté, c’est de dire ça, c'est pathologique. Ou ça ce sont des règles douloureuses, mais qui sont physiologiques. C'est principalement pour ça que le diagnostic est sous-estimé.»

Une femme sur 10

Selon le Dr Medhi Jean Laurent, une femme sur 10 serait atteinte dans le monde, mais ce chiffre serait sous-estimé. « Ce sont des données nationales, voire mondiales. On parle d'une femme sur 10, mais comme il n'y a pas beaucoup d'études épidémiologiques, il y a un taux d'études sur l'incidence en population générale. C'est très compliqué puisque ces patientes ne sont pas connues, donc c'est très compliqué de les retrouver dans des statistiques. On avait eu un projet il y a quelques années avec la CTM de lancer une grande enquête épidémiologique sur l'incidence de cette pathologie. Ça n'avait pas pu aboutir puisqu'on était sur un changement de gouvernance. Maintenant que la filière est installée et que la gouvernance actuelle est stable, c'est un projet qu'on va en effet réitérer en Martinique.»

Par RCI Martinique