Hommage à Paris au Chevalier de Saint-George, figure du XVIIIe siècle longtemps oubliée, une plaque inaugurée

© X- Jean-Pierre Lecoq/ Thierry Guillaume

Hommage à Paris au Chevalier de Saint-George, figure du XVIIIe siècle longtemps oubliée, une plaque inaugurée

Une plaque en hommage au chevalier de Saint-George, compositeur et violoniste virtuose, grand escrimeur et combattant guadeloupéen du XVIIIe siècle, a été dévoilée dimanche dans une rue de Paris par le ministre des Outre-Mer Manuel Valls.


Cette inauguration s'est déroulée le jour du 280e anniversaire de la naissance de cette figure du siècle des Lumières longtemps oubliée, mais aussi le jour anniversaire du décret Schoelcher qui a aboli l'esclavage en 1848.
La plaque a été posée au 49, rue Saint-André des Arts, dans le 6e arrondissement, adresse où vécut Joseph de Bologne (1745-1799), né en Guadeloupe d'une mère esclave et d'un père esclavagiste.

Pionnier en bien des domaines, il fut avant tout un musicien à l'éclatante réputation. Grand défenseur de la Révolution, il créa un régiment qui rassemblait d'anciens esclaves en 1792. "Le commémorer, c'est faire surgir du passé une parole d'avenir, c'est redonner une voix à un récit enfoui, à une mémoire effacée", a déclaré le ministre Manuel Valls.
"La vie du chevalier est une singularité de l'Histoire, il a défié son siècle, il s'est imposé comme un grand escrimeur, un militaire de rang, un musicien et un compositeur de génie", a-t-il poursuivi. "Nous honorons un homme singulier mais aussi un héritage, celui des cultures ultramarines qui longtemps n'ont pas eu voix au chapitre."

"L'histoire vous savez est complexe, Saint-George est le fruit de cette complexité, de cette contradiction, mais le métissage (...) est une richesse, c'est notre richesse française", a estimé Claude Ribbe, conseiller d'arrondissement qui a publié une livre sur le Chevalier. "Ce n'est pas seulement une mémoire de Saint-George, c'est aussi pour rendre justice aux 200.000 ultramarins qui vivent à Paris et dont on ne parle jamais ou plutôt dont certains ne parlent qu'au moment des élections", a-t-il aussi ajouté.

Des musiciens ont ensuite joué la musique du compositeur, devant une petite assemblée comprenant notamment l'ancienne ministre des Outre-Mer entre 2014 et 2016, Georges Pau-Langevin.

Une rue Joseph de Bologne existe déjà dans le 1er arrondissement de Paris depuis 2002, son nom a remplacé celui d'Antoine Richepance, général esclavagiste français, de sinistre mémoire en Guadeloupe.

Disney a produit en 2023 un biopic américain inspiré de la vie de Joseph de Bologne, "Chevalier".

Avec AFP