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Plus d’un Haïtien sur trois est dans une situation d’insécurité alimentaire «grave», en raison de la crise économique, des troubles sociaux et de la baisse de la production agricole, a averti vendredi le Programme alimentaire mondial (PAM).
Lors d’un point de presse à Genève, Hervé Verhoosel, porte-parole du PAM, a indiqué que selon une étude menée en octobre sur les 11 millions d’Haïtiens, près de 3,7 millions souffrent d’«insécurité alimentaire grave» et parmi eux, plus d’un million sont en situation d’«urgence».
Selon les 5 phases de la classification de la sécurité alimentaire (IPC) utilisée par le PAM, la situation d’«urgence» (phase 4) signifie que les familles doivent faire face à des difficultés extrêmes pour satisfaire leurs besoins alimentaires. La phase 5 est la situation de «famine». Hervé Verhoosel a souligné que «la sécurité en Haïti a entravé les efforts du PAM et d’autres organisations humanitaires pour atteindre les personnes dans le besoin au cours des 7 dernières semaines».
Selon l’ONU, au moins 42 personnes sont mortes depuis mi-septembre dans des manifestations organisées dans les principales villes en Haïti pour exiger la démission du président Jovenel Moïse, un mouvement paralysant les activités économiques du pays. Le porte-parole de l’agence spécialisée de l’ONU a indiqué que l’insécurité alimentaire avait augmenté de 15% dans les zones rurales depuis la dernière analyse effectuée en décembre 2018).
Il a précisé que les zones les plus touchées étaient le sud du département du Nord-Ouest et les quartiers de Cité Soleil à Port-au-Prince. «Ces deux zones sont classées en »urgence« (phase 4) sur l’échelle de l’IPC», a-t-il dit. «Sans assistance immédiate, la situation devrait se détériorer davantage», a averti Hervé Verhoosel. «Le nombre de personnes ayant besoin d’une aide alimentaire urgente passera de 3,7 millions à 4,1 millions en mars 2020.»
Avec AFP