La Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) a organisé sa troisième rentrée économique, un événement qui a réuni, durant deux jours, les acteurs clés de l'économie guyanaise. Parmi les participants figuraient des organisations socio-professionnelles telles que le MEDEF, la CGPME et l'URSSAF. L'objectif de ces rencontres était de renforcer la collaboration entre les différents acteurs du territoire et de structurer l'économie locale. Focus grâce à l’interview de Jean-Luk Le West, vice-président de la CTG, réalisée par nos partenaires de Radio Péyi.
Le programme de cette rentrée économique s'est déroulé sur deux jours. Une conférence bancaire a eu lieu le jeudi, suivie d'une rencontre économique le vendredi, où la lutte contre l'économie informelle et le travail illégal a été au cœur des discussions.
Au micro de nos partenaires de Radio Péyi, Jean-Luk Le West, vice-président de la CTG en charge du développement économique et du tourisme, a détaillé les priorités de la Collectivité à l'issue de cet événement : « Aujourd’hui, aussi bien les services de l'État que le pôle économique de la collectivité territoriale souhaitent travailler à l'unisson, pas pour combattre, mais pour pouvoir reformaliser un certain nombre d’entreprises », a-t-il déclaré. Selon lui, la formalisation des entreprises contribue non seulement à leur développement, mais également à l’enrichissement du territoire : « Formaliser son entreprise c'est donner aussi de la puissance économique au territoire ».
Jean-Luk Le West a également rappelé les enjeux fiscaux liés à cette formalisation, particulièrement dans un contexte où l'État cherche à réduire ses dépenses : « Au moment où l'État s'interroge sur comment elle va faire pour pouvoir faire une réduction de 30 milliards de recettes supplémentaires [...] il est important aussi que nous prenions notre part pour trouver un moyen de reformaliser l'économie du territoire », a-t-il souligné.
Un autre point abordé lors de cet événement est la nécessité de permettre aux entreprises locales d'accéder à des aides pour mieux se structurer. Le vice-président a insisté sur l'importance de soutenir le développement économique de la Guyane : « Ce territoire, c'est déjà de lui permettre de se développer [...] c'est de permettre aux entreprises de se développer, de pouvoir accéder à certaines aides qui leur permettent de véritablement se structurer ».
Enfin, la question de l'octroi de mer a été brièvement discutée. Alors que le président du Conseil Exécutif de Martinique, Serge Letchimy, a récemment proposé de fixer cet octroi de mer à 0% pour 54 familles de produits de première nécessité. La CTG a choisi de ne pas s'aligner sur cette initiative. Jean-Luk Le West a justifié cette décision en expliquant que les réalités économiques et territoriales de la Guyane et de la Martinique diffèrent trop pour appliquer une politique similaire : « Ici, c'est la collectivité territoriale de Guyane. Pas un périmètre qui soit le même, pas une économie qui est la même, et on ne peut pas aujourd'hui faire un copier-coller ».
Il a également rappelé que l'octroi de mer reste une source essentielle de revenus pour la Guyane, à la différence de la Martinique qui bénéficie de la TVA. A propos du rapport de l'IGF sur l'augmentation du carburant et la problématique de la SARA, selon Jean-Luk Le West, Gabriel Serville conviera la presse prochainement pour donner sa position.
Damien Chaillot