Guyane : De Toulouse à Kourou, mouvement de grève au sein du CNES

Entrée du Centre Spatial Guyanais Crédits - CNES/ESA

Guyane : De Toulouse à Kourou, mouvement de grève au sein du CNES

Les employés du Centre National d’Études Spatiales (CNES) en grève, une image rarissime mais bien réelle, suite à un mouvement lancé dans l’Hexagone et suivi au centre de Kourou. En cause, l’orientation des programmes spatiaux vers le secteur privé, la baisse du pouvoir d’achat et le risque qui plane sur environ 300 emplois suite à l'arrêt du programme Soyouz.

Pas moins de 280 employés sur les 1600 qui composent le CNES, manifestant d’une part pour une baisse de leur pouvoir d’achat pour la deuxième année consécutive, mais aussi contre la politique mise en œuvre par la direction. Mis en cause, le prochain Contrat d’Objectif de Performances (COP) qui pourrait, craignent les salariés du CNES, changer profondément le travail du Centre en donnant une part importante de contrats au secteur privé.

Pour Youri Antoinette, représentant syndical UTG CNES CSG au micro de nos confrères de Radio Péyi, la crainte quant à cette orientation future du Centre inquiète : « La direction montre une volonté de fournir aux industriels et aux privés de l’argent public sans que nous n'ayons la possibilité de pouvoir avoir un regard critique et une force de proposition… Ce que l’on faisait toujours jusqu’à présent. Avant, le CNES était en avance sur la technologie spatiale. Avec ces décisions, on se dirigerait vers des partenariats et de la sous-traitance avec des industriels. L'argent public serait moins surveillé ».

En découle la demande l’intersyndicale, formulée par Christophe Dupuy, représentant de la CFE CSG, le retrait pur et simple de ce prochain COP, au profit d’un nouveau projet qui puisse « défendre le rôle du CNES en tant qu’institution publique technique garante de la politique spatiale du pays ». Autre élément déclencheur de ce mouvement de grève rare au sein du centre de recherche, le conflit en Ukraine et les fortes restrictions imposées à la Russie et la mise à l’arrêt le programme Soyouz menacerait plus de 300 emplois au CSG.

Avec AFP.