Le Grand Conseil coutumier des peuples amérindiens et Bushinengés a mandaté une mission sanitaire transfrontalière auprès des autorités coutumières de Paramaka et Ndjuka, avec le soutien du Centre Hospitalier de l'Ouest Guyanais (CHOG) et des autorités sanitaires du Suriname. Une mission qui intervient alors qu'un nombre important de malades du Covid-19 arrivent par le fleuve Maroni ces dernières semaines.
La délégation d'une quinzaine de personnes, dont des médecins, personnels soignants et médiateurs culturels, partis de Saint-Laurent du Maroni, se présentaient ce mercredi 16 juin au village de Langatabiki, en présence du Gran Man Paramaka, Josef Forster, le plus haut représentant coutumier de la région. Objectif de la mission, informer et communiquer sur le virus, les bons gestes, la vaccination, alors que les contaminations sont en hausse dans l'Ouest Guyanais et dans le Suriname voisin.
Le Dr Fredrik Terlutter et le médiateur culturel Pascal Sélé, de la cellule vaccination du CHOG, se rendront ensuite à Dritabiki en présence du Gran Man Bono Velanti (Ndjuka). Accompagnés notamment par Bruno Apouyou, président et vice-président du Grand Conseil coutumier, ou encore Hermane Jinie, directeur des centres de santé du Suriname, cette rencontre a été demandée par les membres du Grand Conseil coutumier, dans le respect très protocolaire des coutumes locales, d'où la présence de médiateurs culturels pour l'occasion.
La réunion était l'occasion de sensibiliser, informer, mais aussi trouver des terrains d'entente entre usage de la médecine traditionnelle et médecine occidentale, alors qu'un grand manque d'information quant au virus est constaté au sein des populations vivant le long du fleuve Maroni. Une réunion qui porte ses fruits et a su attirer l'attention des autorités coutumières.
Le Gran Man Panamaka s'exprimait au micro de Guyane la 1ère à l'occasion de la rencontre, notamment au sujet des rassemblements coutumiers, potentiels vecteurs de transmission : « Lorsqu'il y a un décès, les veillées dansantes ainsi que la levée de deuil sont autant d’opportunités de propagation qu'il faut diminuer. Il faut se concerter afin de trouver des solutions pour éviter ces grands rassemblements coutumiers. Il faut aussi apprendre comment procéder lorsqu'il y a un décès, les gestes à faire ou à ne pas faire pour éviter toute contamination, car on ne sait pas si le défunt est porteur de la maladie ».
Damien Chaillot
